Sahara : la presse algérienne entre déni et colère après le vote historique de l’ONU

3 ساعات ago
Sahara : la presse algérienne entre déni et colère après le vote historique de l’ONU

Chouaib Sahnoun
Le soutien explicite du Conseil de sécurité des Nations unies au plan marocain d’autonomie pour le Sahara a provoqué, une véritable onde de choc dans les rédactions algériennes. Entre tentatives de minimisation du texte onusien et dénonciations d’un prétendu « diktat américain », la presse d’Alger a oscillé entre frustration diplomatique et rhétorique nationaliste.
Vendredi 31 octobre, la résolution votée par onze des quinze membres du Conseil a entériné la primauté du plan d’autonomie marocain comme base « sérieuse et crédible » de règlement du différend. Si cette reconnaissance internationale marque un tournant majeur dans le dossier saharien, elle a été perçue en Algérie comme une gifle diplomatique, voire un isolement stratégique du Front Polisario, soutenu depuis des décennies par le pouvoir algérien.
Dans ses dépêches, l’Agence officielle Algérie Presse Service (APS) a préféré relativiser la portée du texte, estimant qu’il restait « en deçà des aspirations du peuple sahraoui ». Ce positionnement, repris en boucle par plusieurs titres nationaux, s’inscrit dans la ligne d’un discours diplomatique figé, refusant de reconnaître le changement d’équilibre international autour du dossier.
Refusant de cautionner un texte jugé « biaisé », Alger a d’ailleurs choisi de s’abstenir lors du vote, un geste symbolique visant à affirmer sa désapprobation, mais aussi son impuissance croissante sur la scène diplomatique.
La presse arabophone : colère et rhétorique anti-occidentale
Du côté des grands journaux arabophones, tels Echorouk et El Khabar, le ton est nettement plus virulent. Les unes du week-end dénoncent un « parti pris occidental » et une « pression américaine inacceptable » dans la rédaction de la résolution. Echorouk va jusqu’à qualifier le texte d’« instrument de domination », accusant Washington d’avoir « instrumentalisé » la question du Sahara pour consolider son alliance stratégique avec Rabat.
Les trois abstentions – celles de la Russie, de la Chine et du Pakistan – ont été mises en exergue comme autant de « signaux de résistance » face au supposé alignement pro-marocain du Conseil. Cette lecture sélective occulte toutefois l’essentiel : aucun membre n’a voté contre le texte, confirmant ainsi un consensus international autour de la voie de l’autonomie.
Certains éditorialistes d’El Khabar ont néanmoins reconnu entre les lignes la nécessité pour Alger de « revoir sa stratégie diplomatique », face à la marginalisation définitive de l’option référendaire.
Si le vote de l’ONU acte de facto la fin du mythe du référendum d’autodétermination, la presse algérienne reste muette sur l’éventualité d’un changement de cap ou d’un dialogue avec Rabat. Le mot d’ordre, pour l’instant, demeure la résistance verbale et la dénonciation externe, tandis qu’en coulisses, la diplomatie algérienne semble chercher un nouveau narratif à un dossier désormais verrouillé par le consensus international.

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