Pétrole en chute libre, prix figés à la pompe : le lobby pétrolier fait de la résistance

منذ 3 ساعات
Pétrole en chute libre, prix figés à la pompe : le lobby pétrolier fait de la résistance

Chouaib Sahnoun
Les marchés pétroliers mondiaux envoient un signal sans ambiguïté : le prix du baril recule nettement. Après plusieurs semaines de glissade progressive, le pétrole est passé sous la barre symbolique des 60 dollars, aussi bien pour le Brent, référence européenne, que pour le WTI américain. Un niveau inédit depuis des mois, révélateur d’un certain apaisement des tensions entre l’offre et la demande à l’échelle internationale.
Cette détente des cours s’explique par une combinaison de facteurs : ralentissement de la consommation dans plusieurs grandes économies, maintien d’une production élevée chez les pays exportateurs et prudence accrue des investisseurs face aux perspectives économiques mondiales. Pour les pays importateurs d’énergie, le signal est a priori positif. Le Maroc, qui dépend presque entièrement des marchés internationaux pour ses besoins en hydrocarbures, devrait logiquement en tirer bénéfice.
Mais entre la théorie économique et la réalité vécue par les automobilistes marocains, le fossé reste abyssal. Car sur le terrain, aucun répit n’est perceptible. Malgré la baisse confirmée du baril, les prix des carburants dans les stations-service demeurent obstinément élevés. Essence et gasoil continuent d’être affichés à des niveaux qui étranglent le pouvoir d’achat des ménages et alourdissent les charges des entreprises, en particulier dans le transport, la logistique et l’agriculture.
Cette situation nourrit un sentiment d’injustice et d’incompréhension. Dans un marché dit « libéralisé », les hausses internationales sont généralement répercutées avec une célérité remarquable à la pompe. Les baisses, en revanche, semblent s’évaporer en cours de route. Elles se diluent dans un enchevêtrement d’arguments techniques : stocks achetés à des prix plus élevés, coûts d’importation, frais logistiques, marges commerciales. Des explications répétées à l’envi, mais de moins en moins convaincantes aux yeux de l’opinion publique.
Derrière cette inertie tarifaire se dessine l’ombre d’un puissant lobby pétrolier, confortablement installé depuis la libéralisation du secteur. Un lobby qui semble capable d’absorber les baisses des cours mondiaux sans en faire profiter le consommateur, tout en répercutant instantanément la moindre hausse. L’asymétrie est flagrante et pose une question centrale : le marché des carburants fonctionne-t-il réellement selon les règles de la concurrence, ou obéit-il à une logique de rente protégée ?
L’absence de transparence sur la structure des prix, les marges réelles des distributeurs et les mécanismes de fixation à la pompe ne fait qu’accentuer le malaise. À l’heure où le baril évolue sous les 60 dollars, le silence des autorités de régulation et l’inaction politique interrogent. Qui protège le consommateur ? Qui veille à ce que les bénéfices des baisses internationales soient équitablement partagés ?
Pour l’instant, le constat est amer : le soulagement promis par les marchés pétroliers reste confiné aux tableaux des bourses internationales. Sur les routes marocaines, lui, il n’a toujours pas franchi le seuil des stations-service. 
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