Chouaib Sahnoun
À un jour du match amical opposant le Maroc au Bahreïn, prévu ce jeudi 9 octobre 2025 au stade Moulay Abdellah de Rabat, la vente des billets connaît un désintérêt sans précédent. Selon plusieurs sources, plus de 15 000 places restent disponibles malgré leur mise en vente depuis plus d’une semaine.
Ce manque d’engouement tranche avec la précédente rencontre contre le Niger, dont les billets s’étaient écoulés en moins de 48 heures. Cette fois, la ferveur nationale semble avoir laissé place à une indifférence inhabituelle, reflet d’un climat social tendu dans le pays.
Alors que la jeunesse marocaine multiplie les manifestations pour dénoncer la dégradation des services publics, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, le football paraît relégué au second plan.
De nombreux jeunes expriment sur les réseaux sociaux leur désintérêt pour les “spectacles de diversion”, dans un contexte où la colère sociale domine le débat public.
« Le stade n’est plus un refuge face aux réalités du pays. L’engagement citoyen a remplacé la passion sportive », commente un observateur du mouvement social marocain.
Cette situation rappelle la période du sélectionneur Vahid Halilhodžić, marquée par des tribunes à moitié vides et une fracture entre l’équipe nationale et son public.
Le phénomène semble aujourd’hui plus profond, témoignant d’un désenchantement collectif qui dépasse la sphère sportive.
En toile de fond, cette baisse d’affluence interroge la place du sport roi dans une société en pleine mutation, où la jeunesse marocaine semble vouloir faire entendre sa voix ailleurs que dans les gradins.
Match Maroc–Bahreïn : un stade vide qui en dit long sur le malaise social
