Chouaib Sahnoun
La 69ᵉ cérémonie du Ballon d’or, organisée ce lundi à Paris, a offert son verdict : Ousmane Dembélé, l’ailier du Paris Saint-Germain, a été sacré meilleur joueur du monde. Pour la première fois de sa carrière, le Français soulève le prestigieux trophée de France Football, devant un carré de finalistes de haute volée : Achraf Hakimi, Raphinha, Lamine Yamal et Mohamed Salah
Véritable maestro du PSG cette saison, Dembélé a multiplié les performances de haut niveau, guidant son club vers plusieurs titres majeurs, dont la très convoitée Ligue des champions. Ce sacre vient couronner une année exceptionnelle où sa vitesse, sa créativité et son efficacité ont souvent fait la différence dans les grands rendez-vous
Si la France a célébré l’exploit, au Maroc l’heure était à l’amertume. Beaucoup de supporters considèrent que leur idole, Achraf Hakimi, avait toutes les qualités requises pour soulever le trophée. L’arrière droit parisien et capitaine des Lions de l’Atlas a, lui aussi, signé une saison hors norme. Sa régularité, son influence dans le jeu, sa faculté à basculer les rencontres par ses accélérations ou ses coups de génie, ont fait de lui un candidat crédible et, pour certains, plus légitime encore que Dembélé
Leader charismatique en sélection, moteur d’un PSG conquérant, Hakimi a incarné cette rare constance au plus haut niveau qui forge les grands champions. Sa mise à l’écart finale illustre, pour beaucoup d’observateurs, la difficulté persistante pour les défenseurs,et a fortiori les latéraux ,de convertir leur rôle stratégique en reconnaissance individuelle
Au-delà du cas Hakimi, cette édition ravive une interrogation récurrente : pourquoi les défenseurs, pourtant décisifs dans la stabilité et les équilibres collectifs, peinent-ils à s’imposer dans la course au Ballon d’or ? De Franz Beckenbauer à Fabio Cannavaro, rares sont ceux qui ont réussi à briser la domination des attaquants et meneurs de jeu. L’édition 2025 n’échappe pas à cette règle non écrite
Dembélé entre dans l’histoire, Hakimi dans les mémoires
Depuis sa création en 1956, le Ballon d’or a évolué, passant d’une distinction européenne à une récompense mondiale, avec ses périodes d’union avec la FIFA (2010-2015) et même une annulation en 2020 à cause de la pandémie. Après Rodri en 2024, c’est désormais Dembélé qui grave son nom dans la légende
Mais au Maroc, l’impression tenace demeure : l’histoire aurait pu s’écrire autrement. Celle d’un latéral droit hissé au sommet du monde, symbole d’un football qui ne se limite pas aux buts et aux dribbles, mais aussi à l’art de défendre, d’inspirer et de porter une nation entière
