Transport urbain : la fin du règne d’Alsa, l’ONCF reprend la main

14 ديسمبر 2025
Transport urbain : la fin du règne d’Alsa, l’ONCF reprend la main

Chouaib Sahnoun
Longtemps hégémonique dans le transport urbain par bus au Maroc, le groupe espagnol Alsa voit aujourd’hui son empire sérieusement ébranlé. Après des années de domination sans partage dans les grandes métropoles du royaume, l’opérateur ibérique vient de subir des revers majeurs à Marrakech et Agadir, au profit d’un acteur national de poids : l’ONCF, via sa filiale routière Supratours.
Le coup est rude pour Alsa. À Marrakech, la filiale de l’Office national des chemins de fer s’est imposée lors de la phase finale de l’appel d’offres, devançant la proposition du groupe espagnol, selon le magazine Expansion. Une victoire symbolique et stratégique qui marque un véritable changement de cap dans la gestion de la mobilité urbaine, désormais davantage orientée vers une maîtrise nationale.
Concrètement, Supratours prendra en charge l’exploitation de 67 lignes, couvrant plus de 1300 kilomètres, avec une flotte de 349 autobus destinée à répondre à une demande annuelle estimée à 37 millions de passagers-kilomètre. À Agadir, le scénario est similaire: Alsa est écartée dès les dernières étapes, laissant l’ONCF en finale face à une autre alliance espagnole, composée d’Avanza et Autasa.
Ces bouleversements ne sont pas le fruit du hasard. Ils s’inscrivent dans une stratégie globale pilotée par le ministère de l’Intérieur, qui entend reprendre le contrôle d’un secteur jugé hautement stratégique. Doté d’un budget dépassant 1,04 milliard d’euros, ce vaste programme prévoit l’acquisition de plus de 3700 nouveaux autobus et la modernisation en profondeur des infrastructures de transport urbain à l’échelle nationale.
La domination d’Alsa, filiale du groupe Mobico, montre ainsi de sérieux signes d’essoufflement. Jusqu’à récemment, l’entreprise faisait figure d’incontournable, avec 333 millions de voyageurs transportés chaque année, 6000 employés, et la gestion des réseaux de Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech et Agadir. Si le groupe conserve pour l’instant le méga-contrat de Casablanca, évalué à près d’un milliard d’euros, l’étau se resserre. D’autant que le réseau de Tanger doit prochainement être remis en jeu via un nouvel appel d’offres.
Sous pression au Maroc, Alsa tente désormais de se redéployer à l’international, notamment au Moyen-Orient. Déjà implanté en Arabie saoudite avec 27 lignes longue distance, le groupe a décroché cette année un contrat de 500 millions d’euros pour desservir le futur complexe de Qiddiya, près de Riyad, et ambitionne également de s’imposer sur le futur service de bus express de Médine.
Une chose est sûre : au Maroc, le paysage du transport urbain est en pleine recomposition, et le temps de l’hégémonie étrangère semble toucher à sa fin.

اترك تعليق

لن يتم نشر عنوان بريدك الإلكتروني. الحقول الإلزامية مشار إليها بـ *


شروط التعليق :

عدم الإساءة للكاتب أو للأشخاص أو للمقدسات أو مهاجمة الأديان أو الذات الالهية. والابتعاد عن التحريض الطائفي والعنصري والشتائم.


الاخبار العاجلة

نستخدم ملفات الكوكيز لنسهل عليك استخدام موقعنا الإلكتروني ونكيف المحتوى والإعلانات وفقا لمتطلباتك واحتياجاتك الخاصة، لتوفير ميزات وسائل التواصل الاجتماعية ولتحليل حركة الزيارات لدينا...لمعرفة المزيد

موافق