Chouaib Sahnoun
Lors de la 16ᵉ édition du Festival international du film documentaire de Khouribga, le rendez-vous intitulé « Rencontre avec Daoud Aoulad-Syad » s’est imposé comme l’un des temps forts de la manifestation. Accueilli au centre Khouribga Skills, ce master class s’est tenu le vendredi 12 décembre 2025, dans le cadre d’une édition lancée la veille et qui se poursuit jusqu’au dimanche suivant.
Animée par le critique de cinéma Habib Nassiri, cette rencontre a offert au public une immersion privilégiée dans l’univers singulier de Daoud Aoulad-Syad, figure majeure du cinéma marocain contemporain. Issu de la photographie, art qui a façonné son regard et sa sensibilité, le cinéaste a su imposer une signature visuelle forte et reconnaissable dans le paysage du septième art.
Dans un portrait finement esquissé, Habib Nassiri est revenu sur les grandes lignes de la trajectoire artistique du réalisateur, mettant en lumière une œuvre qui a profondément marqué les scènes cinématographiques nationale et internationale, ainsi que sa présence remarquée dans de nombreux festivals au Maroc et à l’étranger.
Prenant la parole, Daoud Aoulad-Syad est revenu, avec sincérité et passion, sur les étapes clés de son parcours. Habité par une fascination pour le désert, le sable et les horizons du Sud, il a expliqué comment il traque l’essence du récit cinématographique dans ses formes les plus originelles. Une quête artistique qui lui a valu de multiples reconnaissances, tant comme réalisateur que comme formateur, animateur d’ateliers et membre, ou président,de jurys nationaux et internationaux.
Le cinéaste marrakchi, reconnu pour la force de sa vision et la singularité de son langage esthétique, a souligné ce qui distingue son œuvre : une inspiration puisée dans la magie des palmiers, le souffle du désert et la poésie des lieux du Sud. Véritable « philosophe de l’image », il interroge le monde à travers sa caméra et transforme sa passion en images denses, conférant au cinéma marocain une empreinte artistique singulière.
Au fil des échanges, Daoud Aoulad-Syad a également levé le voile sur les coulisses de plusieurs de ses films emblématiques, parmi lesquels Aoud Errih, Bye Bye Souirti, Tarfaya, La Mosquée, En attendant Pasolini, La Vague bleue ou encore L’Oued. Des œuvres où se mêlent questionnements cinématographiques, recherche esthétique et mémoire de l’homme, du lieu et de l’histoire.
La rencontre s’est achevée par un débat ouvert avec le public, riche en questions et en échanges. Dans une atmosphère conviviale, le réalisateur a partagé ses réflexions avec générosité. Les participants ont salué un moment rare, véritable fenêtre sur l’esthétique de Daoud Aoulad-Syad : un cinéma né de la puissance de l’image, explorant le silence, le désert, la lumière, la profondeur, la poésie, la philosophie et le pouls de la société, dans toute sa dimension humaine et universelle.
