Crise Médicamenteuse : Quand les Laboratoires Dictent la Loi, la Santé des Citoyens Vacille

4 ساعات ago
Crise Médicamenteuse : Quand les Laboratoires Dictent la Loi, la Santé des Citoyens Vacille

 

Chouaib Sahnoun
La santé publique marocaine traverse une tempête sans précédent, dont l’épicentre se situe bien au-delà des officines : au cœur d’un bras de fer silencieux entre les multinationales pharmaceutiques et l’État. Pendant que les rayons des pharmacies se vident et que les malades s’inquiètent, une vérité dérangeante s’impose : la logique du profit prime désormais sur le droit à la vie
Plus de 600 médicaments essentiels, prescrits pour traiter des affections graves et chroniques telles que le diabète, l’hypertension ou l’insuffisance cardiaque, sont aujourd’hui introuvables. Cette pénurie met à nu une crise structurelle dont les racines plongent dans une stratégie tarifaire gouvernementale visant à rendre les médicaments plus accessibles… mais qui, dans les faits, a déclenché une riposte brutale des grands laboratoires
En réponse à la baisse des prix imposée par le ministère de la Santé, ces mastodontes de l’industrie pharmaceutique ont tout simplement cessé leurs exportations vers le Maroc. Un chantage à peine voilé, qui prend en otage non seulement les malades, mais aussi les pharmaciens, les médecins, et l’ensemble du système de santé. En agissant ainsi, ces géants transnationaux affirment une vérité glaçante : pour eux, la santé n’est pas un droit, mais une marchandise
Ce retrait brutal a plongé les professionnels de santé dans une situation kafkaïenne. Les pharmaciens, incapables de satisfaire les prescriptions, voient leur rôle réduit à celui de témoins impuissants. Pire encore, de nombreux médicaments concernés n’ont pas d’équivalents génériques disponibles, laissant des milliers de patients sans alternative thérapeutique. Pour certains, cela signifie l’interruption pure et simple de traitements vitaux ,avec les conséquences que l’on imagine
Face à l’ampleur de la crise, les alertes se multiplient. Les pharmaciens ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, dénonçant une situation intenable et potentiellement meurtrière. Pourtant, l’État semble incapable, ou peu désireux ,de tenir tête à ces multinationales qui, par la force de leur pouvoir économique, imposent leur propre loi
Dans ce contexte tendu, des voix s’élèvent contre les tentatives du lobby pharmaceutique de verrouiller totalement la distribution du médicament. Certaines enseignes, comme la FNAC, auraient été ciblées pour avoir envisagé  ,ou simplement soutenu ,des alternatives de distribution plus ouvertes. Ce refus d’entrer dans le rang face à la pression corporatiste mérite d’être salué, tant il devient urgent de penser un nouveau modèle de souveraineté pharmaceutique, loin des monopoles prédateurs
La situation actuelle révèle une véritable dépendance toxique à l’égard de l’industrie pharmaceutique internationale. Tant que le Maroc ne développera pas une production locale forte, indépendante et diversifiée, il restera à la merci de décisions prises ailleurs, selon des intérêts qui ne tiennent aucun compte de la santé de ses citoyens
Il ne s’agit plus seulement d’une crise d’approvisionnement. Il s’agit d’un chantage à grande échelle, d’une crise morale où des vies humaines sont sacrifiées sur l’autel de la rentabilité. Un système de santé digne de ce nom ne peut tolérer que l’accès aux soins soit soumis aux caprices du marché
Il est temps d’agir, avant que l’irréparable ne devienne la norme

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