Chouaib Sahnoun
L’Association marocaine de défense des droits du consommateur tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à la prolifération des boulangeries clandestines dans plusieurs quartiers du Royaume. Derrière les façades discrètes et les ruelles étroites, ces établissements opèrent dans l’ombre, loin de tout contrôle légal et sanitaire
Dans un communiqué, l’association dénonce des pratiques jugées « alarmantes ». La majorité des employés de ces boulangeries ne disposent d’aucun certificat médical, ce qui laisse planer le risque de transmission de maladies infectieuses. Les conditions d’hygiène y sont qualifiées d’« extrêmement dégradées », souvent aggravées par l’utilisation de farine périmée ou de mauvaise qualité. Résultat : un pain quotidien qui se transforme en véritable menace pour la santé des citoyens
Le problème ne s’arrête pas à la production. Le transport du pain s’effectue dans des conditions indignes : charrettes découvertes, produits exposés à la poussière, au soleil et aux pollutions urbaines, avant d’être vendus à même la rue, en totale violation des règles élémentaires de sécurité alimentaire
Ces pratiques constituent, rappelle l’association, une infraction claire aux lois 24.09 et 31.08 encadrant la sécurité des produits commercialisés et la protection du consommateur
Face à cette situation préoccupante, l’Association marocaine de défense des droits du consommateur appelle les autorités à agir sans délai. Elle demande la fermeture immédiate des boulangeries illégales, le renforcement des inspections inopinées, ainsi que l’application de sanctions fermes contre les contrevenants, notamment les distributeurs de produits périmés
Mais au-delà de la répression, l’association plaide pour une action de fond : restaurer la confiance dans les boulangeries légales, encourager les bonnes pratiques dans le secteur et surtout, sensibiliser les citoyens aux dangers d’acheter du pain d’origine douteuse
« Le pain est l’aliment de base des familles marocaines. Il doit être un symbole de sécurité et de confiance, et non une menace silencieuse pour la santé publique », conclut le communiqué