Cyclomoteurs : entre sécurité routière et colère sociale, le ministère temporise

23 أغسطس 2025
Cyclomoteurs : entre sécurité routière et colère sociale, le ministère temporise

 

Chouaib Sahnoun
Face à la grogne grandissante, le ministère du Transport et de la Logistique a annoncé le report de l’application du contrôle strict des cyclomoteurs modifiés à l’aide du speedomètre
Dans un communiqué publié jeudi, le ministère a précisé que la décision de surseoir à l’application immédiate de cette procédure visait à ménager à la fois la sécurité routière et les conditions sociales des usagers
La mesure, initialement transmise par l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) début août, avait pour objectif d’harmoniser le contrôle des cyclomoteurs et de freiner un fléau : les accidents mortels liés aux deux-roues
En 2024, 1.738 conducteurs de cyclomoteurs ont perdu la vie, soit 43 % de l’ensemble des décès routiers. La majorité de ces drames sont attribués à des vitesses excessives, souvent causées par des modifications techniques illégales
Le programme estival de sécurité a certes permis de réduire les morts en juillet 2025 (–25 % hors agglomération, –5,2 % au niveau national), mais les villes ont connu une explosion des accidents (+49 %), la plupart impliquant des deux-roues
Conscient de l’impact social et économique d’une application immédiate, le ministère a consulté le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch avant de décider un délai supplémentaire pour les propriétaires
Ce sursis doit permettre aux usagers de remettre leurs engins en conformité
cylindrée légale limitée à 50 cm³
vitesse maximale fixée à 50 km/h
La durée de ce délai sera tranchée après concertation avec les acteurs concernés, mais d’ici là, les opérations de sensibilisation via médias et campagnes de terrain vont continuer
Depuis deux semaines, la campagne de contrôle a provoqué un véritable tollé : saisies massives, amendes salées et colère sur les réseaux sociaux. Certains appellent même à boycotter la circulation ou à organiser des manifestations simultanées
La parlementaire Fatima Tamni (FGD) a dénoncé une mesure  contradictoire et préoccupante
« Comment expliquer qu’un citoyen achète légalement une moto sur le marché, et qu’il soit ensuite sanctionné sévèrement, alors que la responsabilité incombe d’abord aux importateurs, distributeurs et organismes de contrôle
Elle rappelle que ces engins représentent souvent le seul moyen de transport et de subsistance pour des milliers de jeunes, notamment les livreurs et travailleurs de la gig economy
Basées sur la loi 52.05 et son article 157, les sanctions vont de 5.000 à 30.000 DH, avec saisies et peines de prison possibles. Or, aucune campagne nationale d’information n’a précédé leur application
Fatima Tamni plaide pour une stratégie qui combine sécurité routière et justice sociale, en ciblant d’abord les importateurs et les réseaux de distribution, tout en protégeant le pouvoir d’achat des usagers vulnérables
En clair : la route doit être plus sûre, mais pas au prix d’un acharnement sur ceux qui n’ont que leur deux-roues pour vivre

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