Opposition en déroute : querelles, trahisons et éclatement en vue à l’approche de 2026

11 يوليو 2025
Opposition en déroute : querelles, trahisons et éclatement en vue à l’approche de 2026

 

Chouaib Sahnoun
À moins d’un an des élections de 2026, l’opposition parlementaire marocaine semble plus que jamais au bord de l’implosion. Ce qui devait être un front uni face à une majorité confortablement installée vire désormais au règlement de comptes généralisé, où alliances fragiles, soupçons de trahison et ambitions personnelles prennent le pas sur l’intérêt collectif.
Les tensions persistantes entre Driss Lachgar, secrétaire général de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), et Nabil Benabdellah, patron du Parti du progrès et du socialisme (PPS), ont atteint un point critique ces derniers jours. Une relation déjà fragilisée par des désaccords stratégiques, mais qui s’est envenimée à la suite d’un échec cuisant : celui de la tentative avortée de motion de censure contre le gouvernement d’Aziz Akhannouch. Une initiative pourtant symbolique, censée incarner un sursaut de cohésion, mais qui n’a même pas franchi le seuil des discussions sérieuses, faute d’un minimum d’entente.
Le PPS pointe du doigt l’USFP, qu’il accuse d’avoir volontairement saboté la motion afin de se rapprocher du Rassemblement National des Indépendants (RNI), parti majoritaire. En retour, l’USFP reproche au PPS de flirter dangereusement avec le Parti de la Justice et du Développement (PJD), pourtant longtemps honni, pour des objectifs jugés « inavouables ». Le ton s’est durci entre les deux leaders au point que Driss Lachgar n’a pas hésité à accuser Benabdellah de trahir l’esprit même de l’opposition parlementaire.
Mais les divisions ne s’arrêtent pas là. Le dernier pilier de cette opposition fragmentée, le Mouvement Populaire (MP), est lui aussi en crise. Entre luttes internes, désaccords générationnels et perspectives de scission, le parti semble incapable de jouer son rôle de force d’équilibre. Pire encore, il risque de devenir une simple coquille vide, incapable de peser sur les débats à venir.
Face à cette cacophonie politique, la majorité gouvernementale se frotte les mains. Elle profite pleinement de ces déchirements internes et de cette incapacité chronique de l’opposition à parler d’une seule voix. Aucun acteur crédible ni médiateur neutre ne semble, pour l’instant, en mesure d’apaiser les tensions.
La perspective d’un éclatement définitif du bloc d’opposition n’est donc plus une hypothèse lointaine, mais un scénario de plus en plus crédible. À mesure que l’échéance de 2026 se rapproche, c’est une opposition divisée, fragilisée et décrédibilisée qui s’apprête à faire face au verdict des urnes.

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