
Chouaib Sahnoun
Les premiers prix des billets de la Coupe du monde 2026, récemment communiqués aux associations officielles de supporters des pays qualifiés, suscitent une vague d’indignation. Loin de l’euphorie qui a suivi le tirage au sort, la réalité tarifaire a rapidement refroidi les ardeurs des fans, dans un contexte de flambée spectaculaire des coûts.
Vendredi après-midi, Yannick Van Hey, président de l’Union des associations nationales de supporters de l’équipe de France, n’a pas caché sa colère et sa profonde déception :
«C’est lamentable. Nous nous battons depuis des années, en France comme ailleurs, pour des prix accessibles. Aujourd’hui, le rêve américain s’effondre. Nous sommes sous le choc. C’est une honte pour le football.»
Dans un message adressé aux membres de son association après réception des grilles tarifaires transmises par la Fédération française de football, Van Hey n’a pas hésité à qualifier cette liste de « scandale ». Les chiffres donnent le vertige :
Les billets des matchs de phase de groupes oscillent entre 191 et 604 euros.
Pour la finale, les prix s’envolent entre 3 601 et 7 466 euros.
Si les Bleus atteignent une nouvelle fois la finale, comme en 2018 et 2022, le supporter souhaitant suivre l’intégralité du parcours devra débourser jusqu’à 6 050 euros en catégorie 3, 9 919 euros en catégorie 2 et 14 281 euros en catégorie 1. Une somme tout simplement hors de portée pour l’immense majorité des passionnés.
La comparaison avec les précédentes éditions est édifiante. Au Qatar 2022, le coût total s’élevait à environ 1 463 euros, et à 1 143 euros en Russie en 2018. Selon le réseau Football Supporters Europe (FSE), cela représente une inflation moyenne de 370 %, un bond vertigineux qui contredit frontalement les engagements pris dans le dossier de candidature de 2018, lequel évoquait un coût global de 1 906 euros en catégorie 3, avec des billets à partir de 21 dollars.
Pire encore, le prix plancher est désormais fixé à 60 dollars, soit près de trois fois plus qu’auparavant. Ces billets, classés en catégorie 4, sont proposés en quantités extrêmement limitées et soumis à la vente grand public lancée en septembre, basée sur un système de tarification dynamique — un mécanisme qui favorise la spéculation et pénalise les supporters les plus modestes.
Ronan Evain, directeur exécutif du FSE, dresse un constat alarmant :
« Il y a toujours eu des billets chers et des billets abordables dans les Coupes du monde. Mais cette fois, nous entrons dans une ère totalement nouvelle, marquée par un véritable basculement culturel. »
Il a appelé la FIFA à mettre fin immédiatement au système actuel de vente, soulignant ses conséquences sociales absurdes : un supporter ghanéen souhaitant assister à tous les matchs de la phase de groupes devrait consacrer l’équivalent de 85 jours de salaire, tandis que la seule finale représenterait près de 590 jours de revenus.
« Le prix des billets est le seul paramètre que la FIFA contrôle entièrement. Et elle a fait le choix délibéré de l’augmenter massivement », dénonce-t-il.
Au-delà des chiffres, c’est toute la philosophie populaire du football qui semble sacrifiée sur l’autel de la rentabilité maximale. À ce rythme, la Coupe du monde, jadis fête universelle, risque de devenir un spectacle réservé à une élite fortunée, laissant sur le bord du terrain ceux qui en sont pourtant l’âme : les supporters.
Les premiers prix des billets de la Coupe du monde 2026, récemment communiqués aux associations officielles de supporters des pays qualifiés, suscitent une vague d’indignation. Loin de l’euphorie qui a suivi le tirage au sort, la réalité tarifaire a rapidement refroidi les ardeurs des fans, dans un contexte de flambée spectaculaire des coûts.
Vendredi après-midi, Yannick Van Hey, président de l’Union des associations nationales de supporters de l’équipe de France, n’a pas caché sa colère et sa profonde déception :
«C’est lamentable. Nous nous battons depuis des années, en France comme ailleurs, pour des prix accessibles. Aujourd’hui, le rêve américain s’effondre. Nous sommes sous le choc. C’est une honte pour le football.»
Dans un message adressé aux membres de son association après réception des grilles tarifaires transmises par la Fédération française de football, Van Hey n’a pas hésité à qualifier cette liste de « scandale ». Les chiffres donnent le vertige :
Les billets des matchs de phase de groupes oscillent entre 191 et 604 euros.
Pour la finale, les prix s’envolent entre 3 601 et 7 466 euros.
Si les Bleus atteignent une nouvelle fois la finale, comme en 2018 et 2022, le supporter souhaitant suivre l’intégralité du parcours devra débourser jusqu’à 6 050 euros en catégorie 3, 9 919 euros en catégorie 2 et 14 281 euros en catégorie 1. Une somme tout simplement hors de portée pour l’immense majorité des passionnés.
La comparaison avec les précédentes éditions est édifiante. Au Qatar 2022, le coût total s’élevait à environ 1 463 euros, et à 1 143 euros en Russie en 2018. Selon le réseau Football Supporters Europe (FSE), cela représente une inflation moyenne de 370 %, un bond vertigineux qui contredit frontalement les engagements pris dans le dossier de candidature de 2018, lequel évoquait un coût global de 1 906 euros en catégorie 3, avec des billets à partir de 21 dollars.
Pire encore, le prix plancher est désormais fixé à 60 dollars, soit près de trois fois plus qu’auparavant. Ces billets, classés en catégorie 4, sont proposés en quantités extrêmement limitées et soumis à la vente grand public lancée en septembre, basée sur un système de tarification dynamique — un mécanisme qui favorise la spéculation et pénalise les supporters les plus modestes.
Ronan Evain, directeur exécutif du FSE, dresse un constat alarmant :
« Il y a toujours eu des billets chers et des billets abordables dans les Coupes du monde. Mais cette fois, nous entrons dans une ère totalement nouvelle, marquée par un véritable basculement culturel. »
Il a appelé la FIFA à mettre fin immédiatement au système actuel de vente, soulignant ses conséquences sociales absurdes : un supporter ghanéen souhaitant assister à tous les matchs de la phase de groupes devrait consacrer l’équivalent de 85 jours de salaire, tandis que la seule finale représenterait près de 590 jours de revenus.
« Le prix des billets est le seul paramètre que la FIFA contrôle entièrement. Et elle a fait le choix délibéré de l’augmenter massivement », dénonce-t-il.
Au-delà des chiffres, c’est toute la philosophie populaire du football qui semble sacrifiée sur l’autel de la rentabilité maximale. À ce rythme, la Coupe du monde, jadis fête universelle, risque de devenir un spectacle réservé à une élite fortunée, laissant sur le bord du terrain ceux qui en sont pourtant l’âme : les supporters.
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