Benkirane, l’ombre d’un leader : misogynie, dérive populiste et naufrage intellectuel

9 يوليو 2025
Benkirane, l’ombre d’un leader : misogynie, dérive populiste et naufrage intellectuel

 

Chouaib Sahnoun
L’ancien chef du gouvernement et leader du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelilah Benkirane, semble désormais s’être fait une spécialité de l’indignation gratuite et de la provocation médiatique. Loin du discours d’un homme d’État ou d’un sage en retrait, il alimente presque chaque semaine les réseaux sociaux avec des déclarations sidérantes, souvent empreintes de misogynie, de populisme primaire, voire de dérive mentale.
Usant compulsivement de son téléphone pour diffuser des vidéos où il apparaît comme un prêcheur en roue libre, Benkirane ne recule devant rien pour faire parler de lui. Son dernier « exploit » ? Un discours rétrograde appelant les femmes à ne pas faire d’études et à rester en dehors du monde du travail, comme si le progrès, la liberté et l’autonomie féminine représentaient pour lui un danger existentiel. Cette sortie, évidemment violemment rejetée par la société civile et notamment par les mouvements féministes, n’est qu’un épisode de plus dans une longue série d’attaques contre les acquis fondamentaux des droits humains.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreuses voix, notamment féminines, ont dénoncé un discours humiliant, réactionnaire et totalement déconnecté des réalités de la société marocaine contemporaine. Certaines ont même appelé l’ancien chef du gouvernement à consulter d’urgence, tant ses propos semblent marqués par un profond déséquilibre. D’autres l’invitent à s’imposer un silence salutaire, dans un contexte où le pays aspire à l’apaisement, à la modernisation et à la cohésion.
Mais Benkirane ne s’arrête pas là. Dans un autre registre tout aussi dangereux, il s’est illustré récemment par une prise de position hasardeuse sur la scène géopolitique, appelant les Marocains à soutenir l’Iran, malgré les positions hostiles de Téhéran à l’égard de Rabat. Il en a profité pour stigmatiser la normalisation avec Israël dans un langage vulgaire et sexiste, affirmant que ceux qui soutiennent cette orientation perdraient leur virilité. Un discours délirant, insultant, et à des années-lumière de la diplomatie responsable que réclame la situation régionale.
Tout cela révèle une double faillite : intellectuelle et politique. Benkirane, au lieu d’assumer un rôle de conseiller d’expérience ou d’analyste avisé, choisit de surfer sur la vague de la démagogie, incapable de se réinventer ou de tirer les leçons de ses erreurs passées, notamment celles qui ont précipité l’effondrement de son parti lors des dernières élections.
À l’heure où le Maroc fait face à de véritables défis économiques, sociaux et internationaux, le spectacle offert par cet homme qui fut un temps l’un des visages du pouvoir est non seulement affligeant, mais dangereux. Car derrière l’humour forcé, les provocations et les envolées pseudo-religieuses, se cache une volonté de manipuler une frange de l’opinion en mal de repères, au mépris des valeurs de progrès, d’égalité et de responsabilité nationale.
Il serait peut-être temps que Benkirane, au lieu de s’accrocher désespérément à un micro, accepte enfin de se retirer dignement dans un silence méditatif  pour le bien de tous.

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