Chouaib Sahnoun
PLus on s’engage dans la quête de la fortune illicite, plus on alimente la misère et aggrave les inégalités sociales. Cela semble être la doctrine implicite du “modèle néolibéral”, vers lequel les dirigeants marocains poussent la société à marche forcée.
Ceux qui contrôlent les leviers du pouvoir public, depuis qu’ils y ont accédé, paraissent indifférents aux disparités sociales criantes. Sans scrupule, ils érodent le pouvoir d’achat des citoyens modestes en laissant flamber les prix des denrées alimentaires, qu’elles soient d’origine animale ou végétale. Ils sèment le chaos dans les marchés, les stations-service, les commerces et même les hôpitaux, sans montrer la moindre retenue
Par des politiques appauvrissantes, ils ciblent les plus démunis tout en prétendant défendre l’illusion d’un “État social”. Mais cette façade mensongère se révèle rapidement dans les poches vides des citoyens. Comme l’écrivait Théophile Gautier, au XIXe siècle : « Il n’y a de vraiment beau que ce qui peut ne servir à rien ; tout ce qui est utile est laid
Ces abus se multiplient sans relâche et en toute impunité, alors même que des scandales liés à des conflits d’intérêts éclatent au grand jour. Le dernier exemple en date concerne l’attribution douteuse d’un marché public pour le dessalement d’eau de mer. Ce projet, d’un montant astronomique de 1,6 milliard de dollars, inclut 50 hectares de terres gratuites et un contrat d’achat sur 30 ans. Une aubaine pour ses bénéficiaires, mais un gouffre pour l’intérêt général
Ce détournement de pouvoir, exercé sous couvert des prérogatives constitutionnelles, illustre un hégémonisme qui vise à enrichir une élite au détriment de la population. Ce comportement va à l’encontre des principes fondamentaux de l’unité nationale, de la démocratie, du progrès et de la justice sociale, sur lesquels reposent les aspirations du peuple marocain
Enfin, l’impunité entourant ces pratiques rentières sape les espoirs d’une société plus équitable, dans un pays qui bénéficie pourtant de la stabilité et de l’éclairage de sa Monarchie. Ces dérives, loin de répondre aux besoins de la Nation, compromettent l’avenir collectif