Carburants au Maroc : un enrichissement scandaleux sur le dos des citoyens

8 سبتمبر 2025
Carburants au Maroc : un enrichissement scandaleux sur le dos des citoyens

Chouaib Sahnoun
Houcine Yamani, secrétaire général du Syndicat national du pétrole et du gaz et président du Front national pour le sauvetage de la raffinerie marocaine de pétrole, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur les marges exorbitantes réalisées dans le secteur des carburants au Maroc
Selon les données qu’il avance, le prix moyen d’achat international du litre de gasoil entre janvier et août 2025 s’établit à environ 5,35 dirhams. Or, ce même litre est vendu dans les stations-service à près de 11 dirhams, soit une différence de 5,65 dirhams. Ce surplus, dénonce-t-il, est essentiellement absorbé par les taxes étatiques et les profits des opérateurs privés
Yamani souligne que si le Maroc avait maintenu la méthode de calcul des prix pratiqué avant la libéralisation instaurée sous le gouvernement Benkirane, le litre de gasoil ne dépasserait pas 9,37 dirhams et celui de l’essence 10,64 dirhams au cours de la première moitié de septembre
Il poursuit en estimant que les profits excessifs réalisés par les acteurs du secteur, au-delà des marges encadrées avant 2016 , s’élèveraient à environ 8 milliards de dirhams rien que pour l’année en cours, jusqu’à fin août. En cumulant ces gains depuis 2016 jusqu’à fin 2025, le montant atteint près de 88,8 milliards de dirhams
Pour Yamani, il ne fait aucun doute que la flambée des prix des carburants a été un facteur clé dans l’explosion généralisée des prix des biens et services, alimentant un profond malaise social. Il accuse sans détour les responsables de cette libéralisation d’avoir ouvert la voie à une accumulation indécente de richesses par certains groupes tout en anéantissant le pouvoir d’achat des Marocains et en sabotant l’outil industriel national, notamment la raffinerie de Mohammedia
Face à une conjoncture internationale marquée par les conflits, les tensions géopolitiques et l’instabilité des marchés, Yamani appelle à une révision urgente du choix politique de la libéralisation. Il plaide pour
La relance de la raffinerie nationale pour réduire la dépendance aux importations
La régulation des prix afin de limiter les profits abusifs
La défense du pouvoir d’achat des citoyens
Et la réduction du déficit commercial du pays, alimenté par une facture énergétique de plus en plus lourde
Le constat dressé par Houcine Yamani met en lumière un problème structurel : la libéralisation sans garde-fous d’un secteur stratégique comme celui des hydrocarbures a créé un environnement favorable à la rente et à la concentration des profits. L’absence d’un mécanisme de régulation efficace et le démantèlement d’un outil industriel vital (la raffinerie de Mohammedia) ont laissé le champ libre à une logique de profit au détriment de l’intérêt général
Il serait peut-être temps que l’État reprenne la main sur ce secteur vital, en instaurant plus de transparence, en contrôlant les marges, et en imposant des mesures sociales permettant de protéger les plus vulnérables dans un contexte économique tendu

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