Corruption locale : élus en fuite, la justice marocaine resserre l’étau

26 أغسطس 2025
Corruption locale : élus en fuite, la justice marocaine resserre l’étau

 

Chouaib Sahnoun
Alors que le ministère de l’Intérieur multiplie les opérations d’assainissement contre la corruption et les malversations financières, plusieurs élus locaux et présidents de communes marocains ont choisi la fuite plutôt que d’affronter la justice. Certains se sont réfugiés en Espagne, d’autres aux États-Unis, sous prétexte de vacances en famille, de soins médicaux ou encore d’accompagnement d’un enfant à l’université. Mais derrière ces justifications se cache une évidence : l’anticipation d’une destitution imminente et la peur d’éventuelles condamnations pénales
Selon des sources bien informées, un président de commune de Nouaceur, récemment démis de ses fonctions, a pris la direction des États-Unis. D’autres responsables, dont un élu de Médiouna, ont suivi le même chemin, profitant de la période estivale pour se fondre dans les allers-retours de voyageurs ordinaires
Ces fuites illustrent un malaise profond : une partie de la classe politique locale préfère l’exil à la reddition de comptes. Pourtant, les faits reprochés sont lourds. Ils concernent la manipulation de la taxe sur les terrains non bâtis, la falsification de documents d’urbanisme en collusion avec des promoteurs, l’attribution douteuse de marchés publics, ainsi que des irrégularités flagrantes dans la gestion des recettes fiscales et des contrats d’aménagement. Des soupçons de blanchiment et de détournement de fonds publics pèsent également sur certains dossiers
Face à l’ampleur du scandale, le ministère de l’Intérieur a saisi l’Agence judiciaire du Royaume, qui a transféré les dossiers des élus destitués aux parquets compétents. Les sections spécialisées de la police judiciaire financière ont désormais pour mission d’approfondir les enquêtes et de traquer ces responsables, même hors des frontières
Ces affaires révèlent, une fois de plus, les failles structurelles de la gestion locale au Maroc : clientélisme, favoritisme et impunité. Mais elles témoignent aussi d’un tournant, où l’État semble décidé à en finir avec une certaine culture de l’impunité. La question demeure toutefois : ces élus en fuite seront-ils réellement rattrapés par la justice marocaine ou réussiront-ils à se réfugier durablement derrière les frontières

Leave a Comment

لن يتم نشر عنوان بريدك الإلكتروني. الحقول الإلزامية مشار إليها بـ *


Comments Rules :

عدم الإساءة للكاتب أو للأشخاص أو للمقدسات أو مهاجمة الأديان أو الذات الالهية. والابتعاد عن التحريض الطائفي والعنصري والشتائم.


Breaking News

We use cookies to personalize content and ads , to provide social media features and to analyze our traffic...Learn More

Accept