Trop de partis, pas assez de démocratie ? Le Roi veut tourner la page du désordre politique

1 أغسطس 2025
Trop de partis, pas assez de démocratie ? Le Roi veut tourner la page du désordre politique

 

Chouaib Sahnoun
Le discours du Trône prononcé ce mardi par le roi Mohammed VI a mis les pieds dans le plat : il est temps de repenser en profondeur le système électoral marocain. Et cette fois, c’est le ministère de l’Intérieur qui est chargé de préparer un nouveau code électoral, censé entrer en vigueur avant les élections législatives et communales de 2026. Une réforme attendue, redoutée, mais surtout indispensable
Car le Souverain ne s’y trompe pas : le Maroc ne peut plus continuer à fonctionner à deux vitesses, avec d’un côté un appareil d’État mobilisé pour la réforme et le développement, et de l’autre, un monde politique souvent miné par l’inertie, l’opportunisme et les petits arrangements entre partis

Derrière l’annonce royale se cache une critique claire du nombre pléthorique de partis politiques, dont beaucoup ne représentent que des coquilles vides sans réel ancrage populaire. Trop de formations, trop de calculs, trop de fragmentation : un système partisan hypertrophié, où les alliances se font et se défont sans idéologie, sans cap, et sans projet cohérent pour le pays
Ce nouvel arsenal électoral ne servira pas seulement à encadrer la campagne et à freiner l’utilisation de l’argent sale. Il vise surtout à mettre fin aux dérives bien connues : campagnes électorales déguisées, clientélisme, promesses creuses et violation impunie de la loi. Certains partis ont d’ailleurs déjà commencé à battre le pavé, bien avant les délais légaux, dans une indifférence générale

Si le discours royal appelle à une démocratie plus responsable, certains observateurs s’interrogent : la réforme imposée par le haut ne risque-t-elle pas de recentraliser encore davantage le pouvoir ? Le choix du ministère de l’Intérieur comme architecte de cette refonte électorale peut soulever des inquiétudes légitimes sur l’équilibre des pouvoirs et la transparence du processus
Mais une chose est sûre : le Roi appelle les partis à faire leur part du chemin, à assumer enfin leur rôle d’animateurs de la vie démocratique et à cesser de considérer les élections comme un marché aux voix. Il s’agit d’un appel au civisme, à la responsabilité, et surtout à la reconstruction du lien de confiance avec les citoyens, dont l’abstention record aux dernières élections est le signe le plus alarmant

À travers cette réforme électorale, le Roi souhaite redonner du sens à la participation politique, réhabiliter la parole publique et forcer les partis à sortir de leur torpeur. En clair : place à ceux qui travaillent, fin de partie pour les profiteurs du système
La balle est désormais dans le camp des partis. Sa Majesté leur offre une dernière chance de se réinventer. Mais si les vieilles habitudes persistent, c’est tout un système qu’il faudra repenser, au nom de l’intérêt national

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