Réforme éducative ambitieuse

27 يوليو 2025
Réforme éducative ambitieuse

 

Chouaib Sahnoun
Le Maroc a lancé une réforme éducative ambitieuse, plus audacieuse encore que celle de la France, afin de relever le niveau scolaire. Cette transformation commence déjà à porter ses fruits
En 2022, les résultats très faibles obtenus aux enquêtes internationales comme Pisa, Timss ou Pirls ont poussé le pays à réagir. Le Maroc a alors adopté une réforme fondée sur les données probantes issues de la recherche scientifique en éducation. De cette volonté est né le plan « Écoles pionnières », mis en œuvre dès la rentrée 2023. Ce programme s’appuie sur des méthodes pédagogiques validées à l’échelle internationale  ajustement des pratiques enseignantes, distribution de cours standardisés, remise à niveau des élèves en début d’année, promotion d’une culture de l’évaluation et rénovation des infrastructures scolaires
« En seulement un an, les résultats sont spectaculaires, du jamais-vu dans un délai aussi court ! Il faut dire aussi que le point de départ était très bas », observe Pascal Bressoux, professeur à l’université Grenoble-Alpes et membre du laboratoire LaRAC, impliqué dès les débuts du projet. Lors de la première année, 626 établissements , sur les 8 000 que compte le pays , ont volontairement rejoint le programme. Cette expérimentation à échelle réduite permet de tester et d’ajuster les mesures avant un déploiement national, explique l’universitaire
Le dispositif repose en grande partie sur la méthode « Teaching at the Right Level » (TARL), développée par l’ONG indienne Pratham. Elle consiste à évaluer les compétences des élèves en lecture et en calcul en début d’année, pour ensuite les répartir par groupes de niveau et leur proposer un accompagnement progressif. Cette approche rappelle la réforme lancée par Gabriel Attal en France en 2023, à la différence près que ce dernier avait tenté de l’imposer à tous les collèges d’emblée, sans phase de test préalable, souligne Marc Gurgand, directeur de recherche au CNRS
Parallèlement, le Maroc applique aussi la méthode dite « d’enseignement explicite », qui vise à s’assurer que chaque élève maîtrise une notion avant d’en aborder une nouvelle. Cette pédagogie favorise une montée progressive en complexité et en autonomie. « L’objectif était de former les enseignants de manière minimale, en s’appuyant sur des supports pédagogiques bien conçus, afin qu’ils développent des automatismes. Un gain de temps considérable », explique encore Pascal Bressoux
Autre volet important : le suivi régulier des acquis des élèves via des « livrets de compétences ». Un système de vérification aléatoire a été instauré pour garantir l’objectivité des évaluations. « Le Maroc a peu à peu installé une véritable culture de l’évaluation, avec des résultats validés par des organismes indépendants de renom comme J-PAL, affilié au MIT et cofondé par la Prix Nobel Esther Duflo », indique Marc Gurgand
Ces efforts commencent à payer : les performances en primaire s’améliorent légèrement. Le royaume ambitionne désormais de progresser dans le classement Timss d’ici 2027 et, pourquoi pas, de rivaliser avec la France à l’horizon 2031. Pour mémoire, le Maroc se situait à la 56ᵉ place sur 58 pays lors de l’édition 2023 de cette enquête internationale dédiée aux compétences en mathématiques et en sciences

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