Chouaib Sahnoun
« Trop, c’est trop,basta ,basta ! » Le cri du cœur de nombreux Marocains résonne aujourd’hui aux quatre coins du pays. À peine la saison estivale entamée, une vague de colère, de frustration et de désillusion déferle sur les réseaux sociaux. Les témoignages de vacanciers, nationaux comme étrangers, s’enchaînent, dénonçant une situation devenue insoutenable. Pour beaucoup, passer l’été au Maroc est devenu un luxe amer, voire une erreur à ne pas répéter
Ce qui était autrefois un moment de détente et de fierté nationale est aujourd’hui terni par un profond sentiment de gâchis. Hôtels, restaurants, animations, transports : partout, la même plainte revient. La qualité de service a tout simplement disparu. Dans des villes phares comme Agadir, l’organisation laisse à désirer, le personnel est débordé, les prestations bâclées et pourtant, les prix flambent
L’addition est salée, trop salée. Et ce, sans justification. Boissons facturées jusqu’à 50 dirhams, snacks basiques à plus de 80 dirhams, menus familiaux oscillant entre 300 et 500 dirhams… Le tout sans sourire, sans effort, sans gêne. Marocains et touristes étrangers tombent d’accord : ces prix ne reflètent ni la qualité ni le respect du client. Difficile de ne pas comparer avec l’Espagne, le Portugal ou la Turquie, où les salaires sont plus élevés mais les services irréprochables, pour des tarifs bien plus abordables
Un touriste européen, abasourdi par ce qu’il a vécu, a juré de ne jamais revenir au Maroc. Pire encore : il le déconseillera désormais à ses proches. Et il n’est pas seul. De plus en plus de Marocains de la classe moyenne, qui épargnent toute l’année pour quelques jours de repos, en arrivent à la même conclusion : mieux vaut faire les démarches pour obtenir un visa et s’offrir des vacances dignes de ce nom à l’étranger, plutôt que de payer le prix fort pour de l’amertume sur les plages marocaines
Cette fuite des vacanciers vers d’autres horizons n’est pas anodine. Elle traduit un malaise profond et un sentiment d’abandon. Le Maroc semble avoir oublié ses propres citoyens, et même ses visiteurs. L’anarchie, l’absence de régulation, le mépris du consommateur, tout cela participe à un constat alarmant : l’industrie touristique, au lieu d’être un moteur de fierté et de développement, devient un repoussoir. Et c’est toute l’image du pays qui en pâtit
Vacances au Maroc : le rêve brisé d’un été devenu cauchemar
