Khouribga : Les voitures hippomobiles résistent à toutes les tentatives d’éradication… Jusqu’à quand 

3 يوليو 2025
Khouribga : Les voitures hippomobiles résistent à toutes les tentatives d’éradication… Jusqu’à quand 

 

Chouaib Sahnoun
Dans les rues poussiéreuses et parfois chaotiques de Khouribga, un anachronisme persiste avec une obstination désarmante : les voitures hippomobiles. Malgré les promesses, les campagnes ponctuelles et les déclarations officielles, ces véhicules tirés par des chevaux continuent de circuler au cœur de la ville, défiant les efforts de modernisation urbaine. Plusieurs gouverneurs se sont heurtés à ce phénomène. Aucun n’a réussi à en venir à bout. Pourquoi ?
La réponse, selon plusieurs sources locales, tiendrait en un mot : lobby. Derrière ce moyen de transport d’un autre âge se cacherait un réseau bien organisé de bénéficiaires  propriétaires, loueurs, et intermédiaires. Un véritable micro-système économique parallèle s’est mis en place autour de ces calèches, parfois transmises de père en fils. Il s’appuie sur une main-d’œuvre juvénile bon marché ,souvent des adolescents, parfois même des enfants ,pour qui la conduite de ces véhicules est devenue un gagne-pain… mais aussi une exposition constante au danger.
Car danger, il y a. Ces voitures hippomobiles ne répondent à aucune norme de sécurité. Elles zigzaguent entre les voitures, bloquent la circulation, ignorent souvent le code de la route et sont conduites sans permis, ni formation. Pour les automobilistes comme pour les piétons, elles constituent une menace permanente. Et à cela s’ajoute un problème sanitaire flagrant : les déjections animales jonchent les artères principales, accentuant l’insalubrité d’une ville déjà en lutte contre la dégradation de son espace public.
Alors que d’autres villes marocaines ont depuis longtemps banni ces véhicules ou les ont relégués à des zones touristiques contrôlées, Khouribga semble incapable ,ou peu désireuse  ,de trancher. Les campagnes d’éradication, souvent médiatisées, ne durent que le temps d’un vent politique, avant de retomber dans l’oubli sous la pression des groupes d’intérêt. Le phénomène persiste, échappant à toute réglementation sérieuse.
Avec l’arrivée d’un nouveau gouverneur, l’espoir renaît timidement. La population attend des mesures fermes, durables et équitables. Il ne s’agit pas seulement de bannir ces voitures hippomobiles, mais aussi de penser à une reconversion sociale de ceux qui en dépendent. Offrir des alternatives professionnelles dignes, encadrer les jeunes travailleurs, et rétablir l’ordre sur la voie publique doivent devenir des priorités immédiates.
La ville de Khouribga, riche de son potentiel et de ses défis, mérite mieux qu’un retour constant vers un passé désorganisé. Les autorités locales doivent enfin briser le cycle de l’inaction. Laisser ces véhicules continuer de circuler en pleine ville n’est plus seulement une aberration : c’est une faute collective.

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