Chouaib Sahnoun
Un véritable fléau s’est abattu sur les habitants de la route nationale reliant Khouribga à Oued Zem. Chaque jour, cette voie se transforme en circuit sauvage où de jeunes motards s’adonnent à des courses effrénées de motos, défiant toutes les lois de la circulation et mettant en péril la vie de centaines d’usagers. Le tronçon, notamment aux abords de la zone dite Hamroukat, est devenu un cauchemar pour les riverains.
Ces courses, souvent nocturnes, atteignent des vitesses hallucinantes, dépassant largement les limites autorisées. Ce comportement irresponsable engendre non seulement un vacarme infernal, mais crée aussi un climat d’angoisse permanent. Les habitants parlent d’un “bruit de tonnerre” qui fait vibrer les murs, réveille les malades et traumatise les enfants. Certains, terrifiés, n’osent plus sortir de chez eux à la tombée de la nuit.
« On vit dans la peur constante. Même les malades mentaux ou les personnes âgées ne trouvent plus le repos. Le bruit nous rend fous », confie un habitant excédé.
Mais ce n’est pas qu’une nuisance sonore, c’est une véritable bombe à retardement. De nombreux témoignages évoquent des accidents évités de justesse, des piétons terrorisés, et des enfants risquant leur vie en traversant la route.
« Ils roulent comme si la route leur appartenait. C’est une roulette russe quotidienne pour les piétons », dénonce un commerçant local.
Face à cette situation explosive, l’absence de mesures concrètes de la part des autorités locales choque. Si certains contrôles ponctuels ont eu lieu, ils restent insuffisants et inefficaces face à une dérive aussi massive. Les associations locales tirent la sonnette d’alarme : les patrouilles de police sont rares, les sanctions inexistantes, et la prévention totalement absente.
Des voix de plus en plus nombreuses réclament :
Une présence policière permanente sur cette portion de route,
L’installation de radars fixes et mobiles,
Des campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires et lieux de jeunesse,
Une législation plus sévère et des peines exemplaires.
Pire encore, cette tendance gagne du terrain dans d’autres régions du Maroc, où la culture de la vitesse et du « rodéo urbain » séduit certains jeunes désœuvrés en quête de sensations fortes et de reconnaissance sur les réseaux sociaux. Des vidéos de ces courses sont régulièrement publiées, glorifiant le danger et incitant à l’imitation.
Il est urgent d’agir avant que ces courses ne fassent des morts. Les autorités locales, les élus, la police et même les familles ont la responsabilité de briser cette spirale mortelle. L’inaction équivaut ici à de la complicité.
Car ce qui se joue aujourd’hui entre Khouribga et Oued Zem n’est pas un simple problème de circulation, mais bien une crise de sécurité publique, un danger collectif, et une bombe sociale prête à exploser.
Jusqu’à quand faudra-t-il attendre une tragédie pour se réveiller ?