Chouaib Sahnoun
Dans une intervention récente et inattendue, Nizar Baraka, leader du parti de l’Istiqlal, a affiché son désaccord avec le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. En s’écartant des règles habituelles de solidarité gouvernementale, Baraka a vivement critiqué le bilan optimiste présenté par son allié, un coup auquel Akhannouch ne s’attendait visiblement pas
Devant les cadres de son parti, Baraka a contesté les chiffres avancés par le chef de la coalition, qu’il juge trompeurs et éloignés de la réalité. Il a notamment souligné l’augmentation du chômage et la dégradation de la classe moyenne, des phénomènes qui, selon lui, creusent encore davantage le fossé entre les citoyens et la classe politique
Un signal avant les élections
Cette prise de position semble marquer un tournant à l’approche des élections législatives, où Nizar Baraka semble privilégier une stratégie individuelle au détriment de la cohésion gouvernementale. Cette situation pourrait compliquer considérablement la tâche d’Aziz Akhannouch, déjà confronté à une majorité fragilisée.
À ces tensions internes s’ajoute la possibilité que le PAM, autre allié clé, adopte une posture similaire en critiquant également les résultats jugés peu convaincants du gouvernement. Les statistiques souvent mises en avant par Akhannouch paraissent, selon les critiques, servir davantage son propre parti que la coalition dans son ensemble
Des conséquences imminentes au Parlement
Ces dissensions devraient rapidement se faire sentir au Parlement, sauf si Akhannouch décide de réagir fermement pour exiger davantage de loyauté et de transparence de la part de ses partenaires. Faute de quoi, cette instabilité pourrait précipiter l’éclatement de la majorité et ouvrir une période de grande incertitude politique