Chouaib Sahnoun
Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent au sein de la diaspora marocaine pour réclamer une réforme majeure : la facilitation de l’introduction et du dédouanement des véhicules au Maroc, sans contrainte d’ancienneté. À l’origine de cette demande, un argumentaire à la fois économique, social et affectif
Selon plusieurs Marocains résidant à l’étranger (MRE), cette mesure ne constituerait pas une concession, mais un levier concret pour dynamiser l’économie nationale. En permettant aux membres de la diaspora de dédouaner plus facilement leurs voitures, le Maroc pourrait bénéficier d’un afflux plus soutenu de voyageurs tout au long de l’année, et non plus uniquement lors de la traditionnelle période estivale
Cette plus grande fréquence de retour au pays stimulerait directement le tourisme, la consommation locale, ainsi que les transferts de devises ,un atout stratégique pour l’économie marocaine, qui repose en partie sur les contributions des MRE
Les effets attendus de cette mesure ne s’arrêtent pas là. Les compagnies d’assurance marocaines verraient leur portefeuille clients s’élargir, grâce à l’immatriculation de véhicules venus de l’étranger. Le marché de la maintenance automobile, notamment dans les régions à forte concentration de MRE comme le Nord ou l’Oriental, profiterait d’un regain d’activité, générateur d’emplois
Ateliers mécaniques, garages, vendeurs de pièces détachées, stations-service : tout un écosystème pourrait bénéficier de cette ouverture. Une aubaine dans un contexte économique souvent contraint
Au-delà des considérations économiques, les MRE insistent sur la dimension symbolique de leur requête. Alléger les conditions de dédouanement serait un signal fort de reconnaissance et de respect de leur attachement au pays. « Ce n’est pas une demande égoïste, c’est une proposition gagnant-gagnant », explique un Marocain installé en Belgique. « On veut juste contribuer davantage, mais avec moins d’obstacles administratifs
Dans un climat où la diaspora est régulièrement saluée comme un “trésor national”, cette proposition prend un sens tout particulier. Elle mérite, selon ses défenseurs, d’être étudiée avec sérieux par les autorités, au même titre que d’autres mesures en faveur de l’investissement ou du transfert de compétences
Les MRE ne demandent pas des privilèges, mais des passerelles pour mieux servir leur pays d’origine. Une demande qui, si elle était entendue, pourrait transformer un simple dossier douanier en véritable acte de réconciliation économique et citoyenne