Chouaib Sahnoun
Une tempête politique d’une rare intensité secoue les coulisses du pouvoir. À moins d’un an des élections législatives de 2026, une affaire explosive vient ébranler la coalition gouvernementale : une fuite de documents confidentiels issus du ministère des Finances, utilisée à des fins de règlement de comptes politiques, menace aujourd’hui la stabilité de l’exécutif
L’origine de cette affaire remonte à une rancune tenace. Un haut cadre du ministère des Finances, ex-directeur du budget, évincé lors de la formation du gouvernement actuel, aurait orchestré une opération de sabotage en représailles. Cet ancien responsable, membre influent du Parti de l’Istiqlal, n’a jamais digéré la nomination de Faouzi Lakjaâ , ex-directeur du budget devenu ministre délégué ,à un poste stratégique qu’il convoitait. Plus encore, ses liens étroits avec Nizar Baraka, leader de l’Istiqlal et ministre de l’Équipement, lui auraient permis de transformer sa frustration personnelle en arme politique
Dans l’ombre, les manœuvres se précisent. Des documents sensibles portant sur un programme d’aide au renouvellement du cheptel bovin et ovin, relevant du ministère dirigé par Nizar Baraka, ont été copiés puis transmis à Nabil Benabdallah, chef du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS). Celui-ci n’a pas tardé à s’en emparer pour lancer une offensive virulente contre le gouvernement, réclamant la création d’une commission d’enquête parlementaire et allant jusqu’à mobiliser l’opposition autour d’une motion de censure
Si la crise semble s’être provisoirement calmée, elle a laissé de profondes cicatrices au sein de la majorité. Et le pire pourrait être à venir : Nizar Baraka lui-même serait aujourd’hui dans le collimateur, soupçonné d’avoir facilité ou toléré la fuite des documents. Sa mise en accusation, de plus en plus évoquée dans les cercles du pouvoir, risque d’enflammer davantage un climat politique déjà délétère
Derrière les sourires de façade, les rivalités s’aiguisent, les alliances vacillent, et l’avenir du gouvernement Akhannouch paraît plus incertain que jamais. L’heure n’est plus à la gouvernance, mais à la survie politique