Chouaib Sahnoun
La question mérite d’être posée : les diplômes délivrés par les universités et établissements marocains sont-ils réellement moins crédibles que ceux obtenus en Europe ? Ou s’agit-il d’un préjugé bien ancré, nourri par des perceptions héritées du passé colonial, du déséquilibre Nord-Sud et d’un complexe tenace vis-à-vis de l’enseignement occidental
Si certains diplômes marocains jouissent d’une reconnaissance régionale, voire internationale , notamment dans les domaines de l’ingénierie, de la médecine ou du droit ils peinent souvent à rivaliser, en termes de prestige ou de reconnaissance automatique, avec ceux délivrés par des institutions européennes, régulièrement classées dans les palmarès mondiaux
Mais la crédibilité d’un diplôme ne dépend pas uniquement de son origine géographique. Elle repose aussi sur la qualité de la formation, le corps professoral, la réputation de l’établissement, l’accréditation des programmes, ainsi que l’employabilité des diplômés. Dans ce domaine, certaines écoles marocaines rivalisent aujourd’hui avec leurs homologues européennes, surtout dans les filières techniques, le digital ou encore le management
Il reste toutefois un défi majeur : la standardisation des critères de qualité, la mise à niveau continue des programmes, et surtout, une politique publique claire pour renforcer l’attractivité et la reconnaissance des diplômes nationaux, y compris sur le marché du travail international
Alors, plus qu’une opposition stérile entre le Maroc et l’Europe, la question doit inviter à une réflexion plus profonde sur la valeur réelle d’un diplôme à l’ère de la mondialisation de la connaissance
