Chouaib Sahnoun
Les bouleversements majeurs qui redessinent le Moyen-Orient et le monde arabe marquent un tournant décisif pour la région, y compris le Maghreb. Cependant, l’Algérie semble enfermée dans une posture rigide et dépassée, marquée par une obsession marquée contre le Maroc, ignorant les dynamiques géopolitiques et les transformations internes qui s’accélèrent. Cette fixation, souvent qualifiée de “marocophobie”, est perçue par de nombreux analystes comme un aveuglement stratégique, risquant de nuire à la stabilité et aux intérêts vitaux de l’Algérie, Talaâ Saoud Atlassi questionne cette immobilité du régime algérien face aux mutations mondiales. Selon lui, les dirigeants algériens, notamment les généraux, semblent s’accrocher à une vision erronée, privilégiant leur rivalité avec le Maroc au détriment d’une approche proactive et adaptée aux réalités régionales. Ce prisme déformé est devenu un axe central de la politique algérienne, à l’intérieur comme à l’extérieur, avec des conséquences lourdes
Une politique étrangère dictée par l’obsession anti-marocaine
Atlassi met en lumière l’impact de cette rivalité sur la diplomatie algérienne, qui privilégie la confrontation à la coopération. Cette orientation a non seulement dégradé les relations avec ses voisins maghrébins, mais aussi avec des partenaires internationaux clés
Les tensions avec des pays comme la Libye, le Niger et le Mali illustrent une politique étrangère rigide, aggravée par des divergences sur des questions sensibles comme le Sahara occidental
L’Algérie a également aliéné des puissances comme la France et l’Espagne, irritées par ses réactions face à leur reconnaissance de la marocanité du Sahara. Cependant, la prudence prévaut vis-à-vis des États-Unis, montrant une stratégie sélective dans ses confrontations
Sur le plan interne, le régime algérien fait face à une contestation croissante. Le mouvement Hirak, qui avait secoué le pays en 2019, semble renaître, porté par des revendications de changement radical et de fin du régime militaire. Les récents appels à la mobilisation, notamment via le hashtag #Manish_Radi (« Je ne suis pas d’accord »), témoignent d’un mécontentement populaire grandissant
En restant figée dans une posture hostile et en ignorant les dynamiques régionales, l’Algérie semble s’isoler dans un monde arabe en pleine mutation. Cette stratégie risque non seulement de compromettre sa position régionale, mais aussi de fragiliser davantage un régime déjà contesté par sa population. La résurgence du Hirak pourrait ainsi annoncer une transformation profonde du paysage politique algérien dans un avenir proche