Chouaib Sahnoun
La Cour d’appel de Casablanca a décidé, ce mardi, de reporter l’examen des demandes préliminaires formulées par la défense dans le cadre de l’affaire surnommée “Escobar du Sahara”
Présidé par le juge Ali Torchi, le collège des juges a reporté les demandes d’assignation de plusieurs personnalités jusqu’à la fin de l’analyse des vices de procédure et des autres requêtes préliminaires. Ces demandes incluent l’audition de figures politiques, sportives et artistiques, telles que l’ex-président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, ou encore Hicham Aït Menna, président du Wydad de Casablanca
Le principal accusé, Ahmed Ben Brahim, surnommé “l’Escobar du Sahara”, avait vu ses aveux devant la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) jouer un rôle déterminant dans l’éclatement de l’affaire. D’autres personnalités, notamment Latifa Raafat, chanteuse marocaine et ex-épouse de Ben Brahim, sont également impliquées dans une sous-affaire liée à des enregistrements audio
Un report avant d’aborder le fond de l’affaire
Le report de ces demandes intervient dans un contexte où plusieurs figures politiques du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), dont Saïd Naciri et Abdenbi Bioui, sont poursuivies aux côtés de 26 autres accusés, dont certains en liberté provisoire. Une nouvelle audience, prévue le 29 novembre, se consacrera à la poursuite des plaidoiries sur les points de procédure avant d’entamer l’examen du fond du dossier
Témoins clés demandés par la défense
Parmi les requêtes de la défense figurent l’audition du directeur de la prison d’El Jadida, où Ben Brahim est incarcéré, ainsi que celle d’un représentant des renseignements généraux pour éclairer les déplacements de “l’Escobar du Sahara”. La défense a également réclamé la comparution du secrétaire général de la Chambre des représentants
Lors d’audiences précédentes, des tensions sont apparues entre la défense et le ministère public, notamment au sujet de l’assignation de Ben Brahim comme témoin. Le procureur s’est opposé à cette demande, arguant que la partie civile n’était pas tenue d’assister au procès, un point vivement contesté par les avocats, qui y voient une atteinte aux principes du procès équitable tels que définis dans la Constitution de 2011
Un dossier encore entouré de mystères
Alors que le procureur a accepté l’audition des policiers ayant rédigé les procès-verbaux et des témoins entendus par la BNPJ, il a rejeté d’autres demandes, dont celle visant Ahmad Ahmad. Ce procès, qui captive l’opinion publique, reste marqué par des zones d’ombre et suscite une attention continue