Chouaib Sahnoun
L’affaire entre le journaliste marocain Hamid El Mahdaoui et le ministre de la Justice Abdelatif Ouahbi soulève des préoccupations importantes sur la liberté de la presse et l’usage des lois pénales pour sanctionner les journalistes au Maroc
Hamid El Mahdaoui a été condamné à 18 mois de prison et à une amende de 1,5 million de dirhams (environ 150 000 USD) pour diffamation, suite à des accusations selon lesquelles il aurait diffusé des fausses allégations impliquant le ministre dans des activités douteuses. Ces accusations ont été qualifiées de diffamation et d’insultes publiques en vertu du Code pénal marocain, plutôt que du Code de la presse, qui ne prévoit pas de peines de prison pour les journalistes. Cette distinction a été critiquée par des organisations de défense des droits humains, soulignant une tendance inquiétante à criminaliser le journalisme critique dans le pays
Cette affaire s’inscrit dans un contexte où le Maroc est régulièrement pointé du doigt pour des atteintes à la liberté de la presse. Hamid El Mahdaoui avait déjà été emprisonné dans le passé pour des accusations similaires, notamment en lien avec la couverture des protestations du Hirak du Rif
Les critiques estiment que ce type de procès reflète une instrumentalisation des lois pour réduire au silence les voix dissidentes et compromet la liberté d’expression, essentielle à une société ouverte. Ces décisions alimentent également les inquiétudes internationales sur la situation des journalistes au Maroc, un pays classé 129e sur 180 dans l’indice mondial de la liberté de la presse