Chouaib Sahnoun
Des organisations féministes s’opposent fermement à la réforme proposée par Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, qui stipule que les femmes dont le revenu est supérieur à celui de leur mari devront verser une pension alimentaire à leur ex-conjoint après un divorce
Cette réforme, qui vise à instaurer une “véritable parité” entre les sexes, rencontre une forte opposition. Lors d’une récente interview sur la chaîne marocaine 2M, Ouahbi a soutenu que, dans les cas où la femme gagnerait plus que son mari, elle devrait assumer le versement de la pension alimentaire (Nafaqa) en cas de séparation. Il a ajouté que les hommes sont souvent les plus touchés financièrement après un divorce, avec une baisse significative de leur niveau de vie. Interrogé sur les mesures envisagées avec Bank Al-Maghrib (BAM) pour lutter contre les hommes qui ne paient pas la pension alimentaire due à leurs ex-femmes, il a répondu : « Lorsque la femme demande le divorce, elle doit bénéficier de tous ses droits. Pour cela, il est essentiel de connaître les ressources de chaque partie afin de partager la responsabilité financière ». Ouahbi a également déclaré que si la femme a un revenu supérieur, elle sera tenue de payer la Nafaqa à son ex-mari
Cette proposition est vivement critiquée par l’Association Tahadi pour l’Égalité et la Citoyenneté (ATEC), une organisation défendant les droits des femmes. Selon l’ATEC, le principe de contribution financière partagée est déjà une réalité dans les foyers marocains, comme le confirment plusieurs rapports officiels. L’association souligne que le travail domestique, majoritairement effectué par les femmes, possède une valeur économique et sociale importante, qui n’est pas encore suffisamment reconnue par la loi. Elle précise également que la contribution financière partagée entre les époux, qu’elle ait lieu durant le mariage ou après, en particulier pour les enfants