Chouaib Sahnoun
Indigné par l’incapacité manifeste de la CNOPS (Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale) à gérer efficacement l’AMO (Assurance maladie obligatoire) pour le secteur public, qui concerne 3 millions de bénéficiaires selon la loi 65-00, Rachid Hamouni, président du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants, a adressé une question écrite à la ministre de l’Économie et des Finances. Il demande des actions pour redresser la situation
Il a également sollicité la convocation de la commission des finances et du développement économique en présence de la ministre, afin de discuter des dysfonctionnements et lacunes entravant le bon fonctionnement de la CNOPS. Cette dernière est responsable de mettre en œuvre les réformes historiques du système national de santé et de généraliser la protection sociale et la couverture sanitaire
Bien que la CNOPS soit en attente de mutation pour s’adapter à ces évolutions, elle demeure l’organisme gestionnaire de l’AMO, jouant un rôle stratégique dans la prise en charge des risques sanitaires grâce à la solidarité et à l’entraide, souligne Hamouni. Cependant, il note que de nombreuses plaintes des assurés révèlent des dysfonctionnements dans la gestion et des lacunes structurelles nuisant aux intérêts des assurés et à la pérennité de l’AMO dans le secteur public. Ces problèmes incluent des difficultés liées au dépôt, au traitement et au suivi des dossiers, ainsi qu’au remboursement tardif des frais médicaux
Les assurés font face à des retards de remboursement après des dépenses de traitement, d’examens et d’achat de médicaments. D’autres problèmes concernent le contrôle des dépenses de traitement, l’absence de politiques efficaces et la faible coordination de la CNOPS avec les autres organismes concernés. En conséquence, les adhérents et leurs ayants droit sont non seulement déçus et inquiets, mais aussi outrés par le traitement tardif de leurs dossiers et le non-remboursement des frais engagés dans les délais
Le coût élevé des traitements et des médicaments, nécessitant un prépaiement, pose également un problème majeur, notamment pour les patients atteints de maladies chroniques, les personnes âgées et les petits et moyens fonctionnaires. Certains patients, non remboursés à temps, deviennent incapables de poursuivre leur traitement. La CNOPS refuse parfois de rembourser les frais engagés pour des médicaments et des examens médicaux pourtant inclus dans la liste des prestations remboursables
Des questions importantes sont soulevées concernant le retard dans la mise à jour de l’accord sur le tarif national de référence pour les services de santé, rendant certains traitements et séjours en cliniques privées inaccessibles pour les petits et moyens fonctionnaires. Cette situation favorise l’utilisation du « Noir » et du chèque de garantie, ainsi que le manque de transparence dans la facturation.
Cette situation, nécessitant une analyse et des précisions de la part du gouvernement, appelle également à des réformes institutionnelles pour rendre la CNOPS plus efficace dans la gestion de la couverture sanitaire. Selon Hamouni, des mesures urgentes sont nécessaires pour préserver la pérennité de l’AMO dans le secteur public et rétablir son équilibre financier, compte tenu notamment du vieillissement de la population et de l’augmentation inévitable des maladies chroniques
Sur cette base, le député a interrogé la ministre sur les mesures que son département compte prendre, en partenariat avec les autres secteurs gouvernementaux concernés, pour remédier aux lacunes et défaillances de la CNOPS, afin d’assurer la protection des droits des assurés et de faciliter leur accès aux services de manière rapide et efficace