
Chouaib Sahnoun
Face à l’explosion des accidents mortels impliquant les motocyclistes, le gouvernement marocain enclenche une réforme d’ampleur inédite pour remettre de l’ordre dans le secteur des deux-roues. Le ministre du Transport et de la Logistique, Abdelssamad Kayouh, a confirmé le lancement d’un nouveau permis dédié aux cylindrées de 49 cm³, une mesure longtemps attendue qui ambitionne de régulariser des centaines de milliers de conducteurs circulant jusqu’ici hors du cadre légal.
Accessible pour un coût modique compris entre 200 et 300 dirhams, ce permis version “light” se veut à la fois inclusif et formateur. Finie l’attente interminable : la procédure est désormais réduite à un parcours accéléré de cinq séances, mêlant théorie et pratique, afin de diffuser les fondamentaux du Code de la route à une population souvent jeune, précarisée et mal formée. Une nécessité absolue, alors que les deux-roues sont impliqués dans près de 60 % des décès routiers recensés chaque année.
La réforme ne s’arrête pas aux salles de cours. Le ministère planche également sur une obligation légale imposant aux concessionnaires de fournir un casque homologué lors de l’achat d’une moto neuve. L’objectif : équiper immédiatement les nouveaux conducteurs et limiter la gravité des blessures, dans un pays où le port du casque reste trop souvent négligé.
Autre front ouvert : la lutte contre les modifications illégales. Les contrôles récents montrent une situation alarmante : 95 % des motos inspectées présentaient des transformations clandestines, destinées à décupler leur vitesse ou leur puissance. Le ministre souhaite imposer des dispositifs obligatoires de limitation et de mesure de la vitesse pour mettre fin à ces pratiques qui transforment des engins modestes en véritables projectiles incontrôlables.
Avec ce train de mesures, le gouvernement entend stopper l’anarchie sur les routes, responsabiliser les usagers et restaurer l’efficacité du contrôle routier. Une réforme qui se veut pragmatique, ciblée et urgente, tant la situation actuelle ne laisse plus de place à l’inaction.




