Maroc : Quand les oligarques gouvernent dans le silence, une jeunesse rallume l’espoir

5 أكتوبر 2025
Maroc : Quand les oligarques gouvernent dans le silence, une jeunesse rallume l’espoir

Chouaib Sahnoun
Dans un pays où le pouvoir politique est devenu l’ombre portée des grands conglomérats, Aziz Akhannouch et ses ministres se réfugient dans le mutisme. Prisonniers de leurs circulaires creuses et de leurs dispositifs sécuritaires, ils se montrent incapables d’écouter une jeunesse qui, elle, a trouvé une nouvelle grammaire : sobriété, dignité et vérité.
La GenZ212 est venue révéler, par contraste, l’effondrement d’un gouvernement réduit à l’impuissance, incapable de répondre autrement que par la répression et les faux pas médiatiques.
En coulisses, Akhannouch renvoie la crise au ministère de l’Intérieur, se réfugiant derrière Abdelouafi Laftit ou espérant l’intervention d’Abdellatif Hammouchi. Comme toujours, la politique cède la place à la logique sécuritaire. Mais quand un exécutif se cache derrière les forces de l’ordre, c’est le signe que le politique a déserté son rôle.
Et voilà qu’une voix longtemps absente réapparaît. Omar Balafrej, par un simple post Facebook: (« Vive l’espoir. Je vois aujourd’hui une nouvelle génération de patriotes ») rallume une flamme que l’on croyait étouffée. Une phrase, sincère ou calculée, peu importe, elle suffit à faire vaciller le silence pesant des élites.
Balafrej, héritier du courant de pensée d’Abderrahim Bouabid, est nourri d’un militantisme qui plaçait le débat et la responsabilité au-dessus de la rente et de la connivence. Là où les oligarques ont transformé la gouvernance en business model, il incarne une éthique politique faite de sincérité et de rigueur.
Issu du monde de l’innovation et du numérique, il a accompagné l’émergence de toute une génération de créateurs et d’entrepreneurs marocains. Contrairement aux oligarques qui confisquent richesses et institutions, il a été un bâtisseur d’écosystèmes collectifs.
La GenZ212 n’est pas une révolte classique, importée ou pilotée de l’extérieur. C’est une réponse organique à la corruption, au népotisme et au verrouillage du système. C’est le miroir d’un Maroc à deux vitesses, où la rente étouffe l’initiative et où l’oligarchie confisque l’avenir.
Ce mouvement n’est pas un simple cri de colère : c’est un virus social, révélant les fractures profondes du corps national.
Depuis 2011, le Maroc vit sur un pacte fragile : une monarchie garante de la vision, et une élite économique censée gérer le quotidien. Mais cette élite a trahi sa mission. Sous couvert de “vision royale”, elle a accaparé les leviers régaliens, transformé les institutions en instruments de rente, et confondu loyauté avec affairisme.
Le ruissellement promis s’est arrêté au sommet des holdings et des cartels. En bas, le peuple n’a reçu que dettes et promesses creuses.
Et maintenant ?
La question se pose : Omar Balafrej peut-il devenir le Bouabid de la GenZ212, ou mieux, le Youssoufi d’une nouvelle transition démocratique ?
Une chose est sûre : dans une scène politique asphyxiée par les oligarques, il apparaît comme le seul adulte politique capable de parler aux jeunes sans les infantiliser, au pouvoir sans le trahir, au pays sans l’appauvrir.
Le Maroc n’a pas besoin d’oligarques, mais de langage vrai
Ce Royaume n’a pas besoin d’un sauveur providentiel, encore moins de ces milliardaires qui transforment la politique en chasse gardée. Il a besoin d’un langage qui redonne confiance, d’une parole qui libère au lieu d’enfermer.
Si Omar Balafrej a trouvé ce mot que les oligarques ont perdu, c’est peut-être parce qu’il parle la langue du Maroc de demain : celle de la sincérité, loin des rentes et des connivences.

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