Chouaib Sahnoun
À un peu plus d’un an des élections communales et législatives prévues pour septembre 2026, le compte à rebours est lancé. Porté par les hautes instructions du roi Mohammed VI dans son discours du Trône, l’Exécutif ,par la voix du ministre de l’Intérieur , entame un véritable marathon de concertations avec les partis politiques. Objectif officiel : faire du prochain scrutin un modèle de transparence, de représentativité et de crédibilité
Ces rencontres, qui s’annoncent longues et stratégiques, visent à poser les fondations d’un processus électoral que le Palais souhaite « exemplaire ». Et pour cause : les précédents scrutins ont souvent été entachés par la fraude, la corruption, l’achat de voix, et la manipulation des règles du jeu politique ,autant de dérives parfois tolérées, voire orchestrées, par ceux-là mêmes qui étaient censés les empêcher
Le ton a changé. Le ministère de l’Intérieur, conscient du climat de défiance croissant vis-à-vis de la classe politique, veut rompre avec les pratiques du passé. Après avoir lancé le chantier des inégalités territoriales ,avec une première réunion à Tétouan , le département se voit confier une mission tout aussi délicate : remettre les partis sur les rails d’une compétition loyale
Mais les partis politiques sont-ils à la hauteur de l’enjeu ? Rien n’est moins sûr. Entre une majorité gouvernementale minée par des désaccords internes, une opposition désorientée par des scissions en cascade, et une scène politique fragmentée, l’idée d’un consensus autour d’un « code de bonne conduite électorale » semble relever du vœu pieux. Les intérêts partisans, les rivalités personnelles et le manque de renouvellement du leadership politique compliquent la tâche
Pourtant, le ministre de l’Intérieur, réputé fin tacticien et bon connaisseur des rouages partisans, mise sur une approche participative pour obtenir une adhésion collective à un projet électoral plus propre. Encore faudra-t-il que cette volonté soit suivie d’actes concrets, et non d’une énième opération de communication institutionnelle
Au fond, la question n’est plus seulement d’organiser des élections techniques et logistiques irréprochables, mais de recréer une véritable confiance entre les citoyens et leurs représentants. Car si l’État semble vouloir faire sa part, c’est désormais aux partis politiques, trop souvent perçus comme déconnectés ou opportunistes, de prouver qu’ils méritent d’être les piliers d’un Maroc démocratique à la hauteur de 2026