
Chouaib Sahnoun
La proposition d’autonomie marocaine, présentée par le Maroc aux Nations Unies en 2007, s’impose aujourd’hui comme l’une des initiatives diplomatiques les plus soutenues au monde pour clore un différend régional vieux de près d’un demi-siècle. Conçue comme une solution politique réaliste, durable et équitable, elle offre un cadre de réconciliation nationale et de développement régional dans le respect de la souveraineté et de l’unité du Royaume.
Mais que recouvre exactement cette notion d’autonomie ? En quoi diffère-t-elle d’une sécession ? Et pourquoi la communauté internationale, à travers le Conseil de sécurité, la considère-t-elle comme la base la plus crédible pour résoudre la question du Sahara marocain ?
Le concept d’autonomie en droit international : liberté locale, unité nationale
En droit international, l’autonomie désigne un système politique avancé qui permet à une région de gérer ses propres affaires locales, tout en demeurant pleinement intégrée à l’État dont elle relève.
C’est une forme de décentralisation élargie, reconnue et pratiquée dans de nombreux pays — de l’Espagne à l’Italie, en passant par le Danemark (Groenland) — qui garantit à la population des pouvoirs étendus en matière d’éducation, de santé, de culture, d’environnement et de développement économique, tandis que l’État central conserve ses compétences régaliennes : défense, diplomatie, monnaie et symboles nationaux.
L’autonomie ne remet donc ni en cause la souveraineté ni l’intégrité territoriale, mais renforce la participation démocratique des citoyens à la gestion de leur région.
L’autonomie marocaine : un modèle institutionnel équilibré
L’initiative marocaine propose la mise en place d’un gouvernement local, d’un parlement régional et d’une autorité judiciaire propres aux provinces du Sud, démocratiquement élus par les habitants.
Ces institutions auront pour mission d’administrer la région dans le cadre de la Constitution du Royaume et sous l’autorité du chef de l’État.
Le Parlement régional : doté de pouvoirs législatifs pour les affaires locales.
Le gouvernement régional : dirigé par un président élu issu de la majorité.
L’autorité judiciaire locale : compétente pour les affaires civiles et administratives.
La représentation extérieure : participation possible de représentants sahraouis dans les délégations marocaines auprès des organisations internationales pour les questions régionales.
Ainsi, le modèle marocain allie autonomie démocratique et souveraineté nationale, rompant avec les logiques de division.
Un appui international en constante progression
Depuis 2007, la proposition marocaine a reçu un soutien croissant au sein de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a, à plusieurs reprises, salué son caractère sérieux, crédible et réaliste, la considérant comme la base la plus solide pour parvenir à une solution politique durable.
Des puissances influentes telles que les États-Unis, la France, l’Espagne, l’Allemagne ou encore le Portugal ont exprimé leur soutien clair et constant à cette approche, reconnaissant qu’elle concilie stabilité régionale, droit international et aspirations locales.
La résolution du Conseil de sécurité d’octobre 2025 a d’ailleurs réaffirmé que l’autonomie sous souveraineté marocaine constitue désormais la seule voie réaliste pour mettre fin au conflit.
Un projet de réconciliation et de développement humain
Au-delà du politique, la proposition marocaine est un projet de société fondé sur la réconciliation, la participation et le développement humain.
Elle offre aux populations du Sahara la possibilité de gérer leurs propres ressources, de valoriser leur identité culturelle et de participer directement aux décisions locales.
L’initiative prévoit également le retour volontaire des Marocains séquestrés dans les camps de Tindouf, afin qu’ils puissent contribuer à bâtir un avenir commun, dans la dignité et la citoyenneté pleine et entière.
L’autonomie n’est donc pas une concession de souveraineté, mais une affirmation moderne de l’unité nationale : celle d’un Maroc démocratique, inclusif et tourné vers l’avenir.
Une vision marocaine pour un avenir partagé
En proposant l’autonomie, le Maroc ne cherche pas la victoire politique, mais la paix durable.
Cette initiative incarne une vision de cohabitation, d’équilibre régional et de prospérité partagée.
Elle représente, pour les Nations Unies et pour l’Afrique du Nord, un modèle de règlement pacifique fondé sur la raison, la justice et le développement.
C’est, en somme, le choix de la sagesse contre la division, de la responsabilité contre l’idéologie, et de l’avenir contre le passé.




