Accord du 7 novembre : quand le ministère de la Santé joue la montre, les étudiants perdent patience

26 يوليو 2025
Accord du 7 novembre : quand le ministère de la Santé joue la montre, les étudiants perdent patience

 

Chouaib Sahnoun
Sept mois après un accord présenté comme « historique », les étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire expriment une exaspération croissante face à l’immobilisme du ministère de la Santé. Signé dans un climat tendu en novembre 2024 pour mettre fin à une grève massive et sans précédent, cet accord, censé marquer un tournant dans la formation médicale au Maroc, semble aujourd’hui s’enliser dans les méandres administratifs

Alors que l’accord avait suscité l’espoir d’une nouvelle ère, les résultats tardent à se matérialiser. La Commission nationale des étudiants dénonce des engagements non tenus et une mise en œuvre à géométrie variable. Parmi les principales pierres d’achoppement : l’absence du décret tant attendu sur l’augmentation des indemnités de stage, pourtant promise avec effet rétroactif à janvier 2025. Le silence du gouvernement sur ce point alimente un sentiment d’abandon chez les futurs professionnels de santé
Autre sujet de crispation : la contractualisation des internes et résidents sur trois ans. Si l’idée avait été saluée, sa mise en œuvre reste partielle, laissant de nombreuses promotions dans l’incertitude, ce qui crée une inégalité de traitement perçue comme injuste

La Commission reconnaît quelques avancées obtenues grâce à la pression étudiante, notamment l’intégration de la promotion 2023–2024 dans la nouvelle réforme des études médicales, désormais fixée à sept années. Un arrêté publié au Bulletin officiel du 23 juillet 2025 l’a acté. Des progrès sont également notés dans la réforme de la filière pharmacie, avec un nouveau cahier des normes pédagogiques qui intègre les recommandations des étudiants. Mais ces évolutions, bien que positives, sont loin de répondre à l’ensemble des attentes

Concernant la durée du contrat des internes et résidents, la Commission affirme que le décret est prêt, mais bloque en attente d’un ultime arbitrage. Une situation ubuesque où l’on promet des décisions « imminentes » depuis des mois, sans résultat concret. Les étudiants redoutent que cette lenteur bureaucratique ne vide l’accord de sa substance, comme tant d’autres promesses enterrées dans les couloirs ministériels

Face à ce qu’elle considère comme une forme de désinvolture institutionnelle, la Commission hausse le ton : le respect de l’accord est un test de crédibilité pour le gouvernement. La trêve sociale ne saurait durer si les engagements signés restent lettre morte. Dans un pays où les jeunes professionnels de santé peinent déjà à trouver leur place, chaque délai injustifié est une gifle à leur engagement et à leur avenir

Au lieu de multiplier les effets d’annonce et les discours de façade, il est temps que le ministère de la Santé passe aux actes. Ce ministère, censé être garant de l’avenir du système de santé marocain, semble s’être enfermé dans une logique d’inertie, voire de calcul politique. Les étudiants, eux, n’attendront pas indéfiniment
Le gouvernement a encore le temps de tenir parole. Mais ce temps, les étudiants, eux, ne l’ont plus. Loin d’un simple caprice estudiantin, leur mobilisation pose une question centrale : à quoi bon signer un accord si l’État ne respecte pas sa propre parole

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