Chouaib Sahnoun.
Dans une décision disciplinaire sans précédent, le président de la première chambre du Parlement, Talbi El Alami, a convoqué la députée Rim Chabat devant la commission de discipline. La fille de l’ancien chef de l’Istiqlal, Hamid Chabat, s’est attiré cette sanction après avoir interpellé le chef du gouvernement avec des termes jugés irrespectueux, l’accusant d’incompétence et de mauvaise gestion.
L’incident s’est déroulé lors d’une séance de questions orales et a été considéré comme une entorse aux articles 135 et 141 de la Constitution, marquant ainsi un précédent dans l’histoire parlementaire.
Rim Chabat semble avoir hérité du franc-parler de son père, dont l’influence l’a propulsée au Parlement malgré un manque de qualifications évidentes. Lors de son intervention, elle a vivement critiqué Aziz Akhannouch en déclarant : « Comment voulez-vous attirer des visiteurs à Fès avec des autobus délabrés, rouillés, roulant au charbon et sans freins ? » Un propos qui, au-delà de son ton virulent, révélait une méconnaissance des responsabilités gouvernementales, le transport urbain relevant du conseil de la ville et non du chef du gouvernement.
Cette méprise, couplée à une attitude jugée inappropriée, pourrait avoir de lourdes conséquences pour la députée, qui risque de voir son mandat remis en question. La convocation devant la commission de discipline illustre l’exigence du respect des compétences et prérogatives des différentes institutions, un point que Talbi El Alami a tenu à rappeler en invoquant les articles 135 et 141 de la Constitution.
Enfin, la position de Talbi El Alami, en tant que numéro 2 du RNI – parti du chef du gouvernement – donne à cette affaire une dimension politique supplémentaire, laissant entrevoir d’éventuelles tensions sous-jacentes
