Chouaib Sahnoun
Le témoignage à lui seul suffit à démanteler toutes les allégations fallacieuses visant à brouiller l’évidence historique de la marocanité du Sahara. En septembre 2023, Mohammed Abou El Kassem Zouaï a déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne saoudienne Al Arabiya que c’est Kadhafi qui a inventé le concept de la « république sahraouie » en mobilisant, grâce à des pétrodollars, des mercenaires pour soutenir cette idée. Ancien confident du « guide » libyen, Zouaï était également à plusieurs reprises l’émissaire de Kadhafi auprès d’Hassan II
Il explique que même l’Algérie ne voulait pas de ce concept à l’origine, révélant que cette idée provenait directement de Kadhafi, qui l’avait confiée lui-même. L’ancien président algérien aurait même déclaré à Kadhafi : « Tu as créé ce monstre en Libye et tu l’as jeté dans les bras de l’Algérie. » Zouaï raconte aussi avoir rencontré le fondateur du Polisario, Rguibi, qui était venu solliciter de l’aide financière et militaire auprès de Kadhafi, sans jamais avoir envisagé de créer une « République sahraouie ». Le seul objectif de ce projet, selon Zouaï, était de nuire à Hassan II
Ces vérités historiques ne sont pas ignorées des anciennes puissances coloniales comme l’Espagne et la France, qui reconnaissent la marocanité du Sahara. La question qui se pose désormais est : qu’attend l’ONU pour reconnaître officiellement cette réalité historique ? De nombreux experts et pays estiment que ce dossier traîne depuis trop longtemps
Il y a près d’un an, l’Assemblée générale de l’ONU a entériné une résolution adoptée par sa 4ème commission, appelant les parties concernées à coopérer pleinement avec le Secrétaire général de l’ONU pour parvenir à une solution politique au différend, sur la base des 19 résolutions adoptées depuis 2007 par le Conseil de sécurité. Cette résolution ne mentionne plus le référendum, désormais abandonné tant par l’Assemblée générale que par le Conseil de sécurité
Depuis 2006, le seul développement majeur dans ce processus est la proposition marocaine d’autonomie, soumise en 2007. Par ailleurs, les résolutions 2440, 2468, 2494, 2548, 2602, 2654 et 2703 ont défini clairement les quatre parties prenantes aux discussions : le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario, tout en soulignant à plusieurs reprises le rôle central de l’Algérie dans ce différend
Le régime algérien, pour sa part, semble déterminé à prolonger indéfiniment ce conflit artificiel, qu’il utilise comme levier politique interne, surtout dans un contexte de fragilité croissante après les élections présidentielles controversées qui ont affaibli Tebboune. Une nouvelle résolution maintenant le statu quo ne ferait que servir ses intérêts
Toutefois, le Maroc continue d’appeler la communauté internationale à assumer ses responsabilités. Cet appel finira par être entendu, et en attendant, le soutien international en faveur du Royaume ne cesse de croître, tandis que le régime algérien s’isole davantage