

Chouaib Sahnoun
En marge des crispations diplomatiques qui continuent de peser sur les relations régionales, les images en provenance du Maroc, pays hôte de la CAN 2025, racontent une tout autre réalité. Une réalité chaleureuse, spontanée, profondément humaine : celle d’une fraternité populaire qui s’exprime librement dans les gradins, loin des discours officiels et des calculs politiques.
À Rabat, lors de la rencontre Algérie–Soudan, les tribunes ont offert un spectacle aussi fort que le match lui-même. De nombreux supporters marocains ont fait le déplacement non pas pour l’affiche sportive, mais pour afficher leur solidarité avec « leurs frères algériens ». Un geste simple, naturel, qui a rapidement trouvé un écho massif sur les réseaux sociaux, où les vidéos de cette communion ont circulé à grande vitesse à travers le continent africain.
Dans les gradins, les drapeaux marocains et algériens se mêlent sans heurts, les couleurs rouge et verte se confondent, les chants se répondent. Des supporters marocains entonnent l’hymne algérien, d’autres brandissent ou offrent des drapeaux aux Fennecs. L’émotion est palpable, sincère, et circule bien plus vite que le ballon sur la pelouse. Ces scènes, chargées de symboles, envoient un message clair : au-delà des frontières et des tensions, les peuples aspirent avant tout à la rencontre et au partage.
Captées par des smartphones et relayées massivement en ligne, ces images disent beaucoup plus que de longs discours. Elles traduisent une volonté populaire de dépasser les clivages imposés, de renouer des liens que la politique a distendus, parfois brisés. Ici, le football retrouve sa vocation première : être un langage universel, un espace d’émotions communes, capable de rapprocher ceux que les décisions officielles ont éloignés.
À travers ces instants de fraternité, la CAN 2025 au Maroc s’impose déjà comme bien plus qu’une simple compétition sportive. Elle s’annonce comme un rendez-vous profondément humain, où les tribunes deviennent le théâtre d’une Afrique qui se parle, se reconnaît et se retrouve. Une CAN qui rappelle, avec force et simplicité, que les peuples vont souvent plus loin que leurs dirigeants.
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