
Chouaib Sahnoun
Cinquante ans de patience, d’efforts soutenus et de constance diplomatique viennent de porter leurs fruits. Le Royaume du Maroc, sous la conduite du roi Mohammed VI, récolte aujourd’hui les résultats d’une stratégie mûrement réfléchie autour de la question du Sahara, un dossier complexe devenu au fil du temps l’un des piliers de la politique étrangère marocaine.
Depuis son accession au Trône, le Souverain a fait de la défense de l’intégrité territoriale une priorité absolue, inscrivant son action dans la continuité historique du défunt roi Hassan II, tout en lui insufflant une modernité diplomatique fondée sur la crédibilité, le réalisme et la légitimité. Ce long processus, mené avec méthode, a reposé sur un patient travail de conviction, auprès des chancelleries, des organisations internationales et des partenaires du Sud comme du Nord.
La récente résolution du Conseil de sécurité, adoptée à New York, marque une étape décisive dans cette trajectoire. Par un vote largement favorable, le plan marocain d’autonomie a été reconnu, une fois de plus, comme la seule base sérieuse et crédible pour parvenir à un règlement définitif du différend régional. Cette adoption n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’un travail diplomatique acharné, porté par des décennies de constance et d’engagement.
Autour du Roi, une équipe restreinte mais efficace de diplomates, de conseillers royaux et de ministres a contribué à cette réussite. Des figures telles que Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, et Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, incarnent cette diplomatie nouvelle : lucide, professionnelle et ferme sur les principes. Leur action, guidée par la vision royale, a permis au Maroc de consolider des alliances, d’élargir le cercle des soutiens et d’imposer progressivement la lecture marocaine du conflit au sein des instances internationales.
Pour autant, cette victoire diplomatique n’est qu’un palier. Le Maroc aborde désormais une nouvelle phase : celle de la mise en œuvre politique et institutionnelle du plan d’autonomie. Les diplomates marocains le savent : si la bataille des idées semble gagnée, celle des négociations reste à venir. Les futures discussions, telles que prévues par la résolution onusienne, s’annoncent ardues. Elles exigeront davantage de rigueur, de disponibilité et de cohésion interne afin de transformer ce succès politique en réalité durable.
Le mérite de la diplomatie marocaine est d’avoir su rester constante dans un monde marqué par les revirements et les instabilités. Là où d’autres auraient cédé à la lassitude ou à la provocation, Rabat a choisi la patience stratégique. Une diplomatie de la mesure et du résultat, privilégiant les actes aux effets d’annonce, les alliances solides aux coups d’éclat médiatiques.
Aujourd’hui, le Maroc bénéficie d’un capital de crédibilité rare sur la scène internationale. Les grandes capitales suivent avec attention son approche, jugée pragmatique et responsable. Mais ce moment de reconnaissance ne doit pas être synonyme d’autosatisfaction. Le plus difficile commence : maintenir la cohérence du discours, préserver la solidarité nationale et se préparer aux défis d’une mise en œuvre qui engagera le Royaume pour plusieurs décennies.
Les diplomates marocains peuvent, à juste titre, se féliciter d’un parcours exemplaire. Leur travail silencieux, souvent loin des caméras, a contribué à hisser le Maroc au rang d’acteur respecté dans le concert des nations.
Mais ils savent aussi que la diplomatie, comme la paix, n’est jamais acquise : elle se cultive dans le temps, avec humilité et vigilance.
Cinquante ans après le lancement de ce combat diplomatique, le Maroc confirme que la persévérance et la vision peuvent, à terme, modeler l’histoire.




