Chouaib Sahnoun
Face à une vague de critiques venues aussi bien de la société civile que de certains parlementaires, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports du Maroc a annoncé, via une note officielle datée du 18 juin 2025, un changement significatif dans le calendrier des examens régionaux pour les élèves de sixième année primaire. Cette décision concerne l’épreuve de langue française destinée aux élèves scolarisés dans les établissements publics.
Le programme initial prévoyait la tenue de l’examen de français en après-midi, de 15h00 à 16h30. Une programmation jugée incohérente, notamment dans les zones rurales et montagneuses. Ces régions, où les infrastructures scolaires et de transport sont limitées, auraient imposé aux élèves de longues heures d’attente entre les sessions du matin et de l’après-midi, affectant leur concentration, leur moral et même leur santé physique.
Le ministère a fini par céder à la pression populaire et politique. Le nouvel horaire fixe l’épreuve de français le lundi 23 juin 2025 de 10h30 à 12h00, immédiatement après celle de langue arabe. Cette réorganisation vise, selon la note ministérielle, à garantir l’équité des conditions d’examen pour tous les candidats, quel que soit leur lieu de résidence.
Ce réajustement a été salué par plusieurs acteurs du monde éducatif, mais il a aussi mis en lumière des problèmes plus profonds, comme l’inégalité d’accès aux services de base dans le monde rural. Le député Hassan Oumarbit, à l’origine d’une question écrite adressée au ministre, a dénoncé une programmation qui, selon lui, « ne prenait pas en compte les spécificités des établissements éloignés » et mettait en péril le principe d’égalité des chances.
D’autres voix, notamment des enseignants ruraux, réclament désormais l’organisation de toutes les épreuves sur une seule journée et la mise en place urgente de solutions de transport scolaire adaptées, afin de ne pas pénaliser les élèves des douars et des zones enclavées.
Cette polémique, en apparence mineure, soulève une question de fond : la centralisation excessive des décisions éducatives dans un pays marqué par une forte diversité territoriale. Elle illustre aussi un besoin urgent de dialogue entre les autorités éducatives et les acteurs locaux , directeurs d’école, enseignants, parents d’élèves ,afin d’adapter les politiques publiques aux réalités du terrain.
En rectifiant le tir, le ministère envoie un signal positif. Reste à savoir si cette écoute sera durable… ou ponctuelle.
Polémique autour des examens : Le ministère marocain de l’Éducation recule et réajuste l’épreuve de français du primaire
