Chouaib Sahnoun
La possibilité d’une normalisation des relations entre le Maroc et l’Iran est un sujet complexe, influencé par des considérations politiques, idéologiques et géostratégiques. Voici les principaux points qui rendent cette question délicate
Tensions actuelles
Soutien iranien au Polisario : Le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran en 2018, l’accusant de soutenir militairement le Front Polisario via le Hezbollah. Ce soutien est perçu comme une atteinte directe à l’intégrité territoriale du Maroc
Différend religieux : Le Maroc, majoritairement sunnite malékite, accuse l’Iran de diffuser le chiisme en Afrique du Nord, une démarche perçue comme une menace pour la stabilité religieuse et politique du pays
Alliances divergentes : Le Maroc est proche des monarchies du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, qui considère l’Iran comme son principal rival dans la région. Une normalisation marocaine avec l’Iran pourrait être mal vue par ses alliés du Golfe
Relation avec Israël : Le Maroc a normalisé ses relations avec Israël en 2020 dans le cadre des Accords d’Abraham. Or, l’Iran s’oppose fermement à Israël, ce qui pourrait compliquer un rapprochement avec Rabat
Facteurs favorisant une éventuelle normalisation
Pragmatisme économique : Si les relations commerciales ou énergétiques présentent des avantages, le Maroc pourrait envisager une coopération limitée avec l’Iran
Régulation des tensions : Si des puissances internationales (comme l’Union européenne ou la Chine) ou des médiateurs régionaux encouragent un dialogue, cela pourrait ouvrir la voie à une normalisation partielle
La question du Sahara occidental reste un point de blocage clé. Tant que l’Iran est perçu comme un soutien indirect au Polisario, une normalisation semble improbable
Contexte géopolitique global : Les tensions entre l’Iran et l’Occident (notamment les États-Unis) influencent également la posture du Maroc, qui entretient de bonnes relations avec Washington
Une normalisation entre le Maroc et l’Iran est possible, mais elle nécessiterait des évolutions significatives dans leurs positions respectives sur des sujets sensibles, notamment le Sahara occidental. Le rapprochement pourrait être conditionné par des changements régionaux majeurs ou des pressions internationales, mais à court terme, il reste peu probable
