Chouaib Sahnoun
Un juge et deux avocats ont été placés en détention provisoire à la prison de Tamesna, près de Témara, sur ordre du juge d’instruction du tribunal des crimes financiers de Rabat. Cette décision fait suite à la mise au jour d’un trafic présumé de jugements, révélé par des enregistrements audio incriminants
L’affaire a éclaté lorsque l’épouse du magistrat mis en cause a remis à la justice des preuves accablantes. Ces enregistrements audio révèlent des transactions illégales : des jugements auraient été vendus contre des sommes d’argent au tribunal de Tétouan
Au total, onze personnes ont été déférées devant le Procureur général du Roi près le tribunal des crimes financiers de Rabat, après une enquête de la Brigade nationale de la police judiciaire. Parmi elles, trois individus – le juge impliqué et deux avocats de Tétouan – ont été placés en détention provisoire. Un quatrième avocat a été soumis à un contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le pays. Les six autres suspects, dont un juge, restent en liberté mais sont poursuivis dans le cadre de l’affaire
Surnommée le « dossier du juge de Tétouan », cette affaire a suscité un vif intérêt médiatique, notamment après que l’épouse du principal accusé a révélé les enregistrements incriminants. Ces documents audio impliquent son mari, accusé d’avoir monnayé des décisions judiciaires. Les motivations de cette dénonciation par l’épouse demeurent inconnues
La Brigade nationale de la police judiciaire a mené des investigations poussées, auditionnant avocats, agents de sécurité et magistrats. À la suite d’une première audition des suspects en août dernier, le Procureur général du Roi avait ordonné un approfondissement des enquêtes