Chouaib Sahnoun
Le Plan Vert au Maroc : Un Bilan et ses Conséquences Négatives
Le Plan Maroc Vert (PMV), lancé en 2008, a été une initiative ambitieuse visant à révolutionner l’agriculture marocaine en diversifiant les cultures, en augmentant la productivité et en améliorant les conditions de vie des agriculteurs. Cependant, malgré les nombreux succès rapportés, plusieurs conséquences néfastes ont émergé, suscitant des critiques croissantes
Le PMV était structuré en deux piliers principaux : Le premier plier ciblait une agriculture à haute valeur ajoutée, destinée principalement à l’exportation et à une production intensive
Le deuxième visait à soutenir les petits agriculteurs, souvent marginalisés, en renforçant leur capacité de production et en améliorant leurs conditions de vie
Les résultats obtenus sont notables
– Augmentation de la production agricole et des exportations
– Modernisation de l’infrastructure agricole
– Création d’emplois dans le secteur agricole
Malgré ces réalisations, plusieurs effets négatifs se sont manifestés
L’agriculture intensive a conduit à une surexploitation des ressources en eau. La culture de produits nécessitant beaucoup d’eau, comme les agrumes et les légumes, a exacerbé la situation dans des régions déjà vulnérables à la sécheresse. Cette surexploitation menace la durabilité des ressources en eau, essentielles pour l’ensemble de l’écosystème
L’usage intensif de fertilisants et de pesticides pour augmenter les rendements a provoqué une dégradation de la qualité des sols. La perte de biodiversité et l’érosion des sols sont devenues des préoccupations majeures, impactant la fertilité à long terme
Bien que le PMV ait visé à soutenir les petits agriculteurs, les bénéfices se sont souvent concentrés entre les mains des grandes exploitations. Les petits agriculteurs continuent de lutter contre la pauvreté et l’exclusion, ayant un accès limité aux technologies avancées et aux marchés lucratifs
La conversion de terres forestières et de prairies en terres agricoles a entraîné une perte significative de la biodiversité. Les pratiques agricoles intensives ont également contribué à l’émission de gaz à effet de serre, aggravant les problèmes de changement climatique
Pour moderniser leurs exploitations, de nombreux agriculteurs ont contracté des dettes importantes. Face aux fluctuations des prix et aux conditions climatiques imprévisibles, certains se sont retrouvés incapables de rembourser leurs prêts, augmentant ainsi leur précarité économique
Pour remédier à ces conséquences néfastes, plusieurs mesures peuvent être envisagées
La gestion durable de l’Eau : Promouvoir des techniques d’irrigation plus efficientes et des cultures moins gourmandes en eau
– L’agriculture biologique et régénérative : Encourager des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement pour préserver la qualité des sols et la biodiversité
Le soutien renforcé aux petits agriculteurs : Assurer un accès équitable aux ressources, aux technologies et aux marchés pour les petits exploitants