Coup de filet spectaculaire à Tarifa : un million et demi d’euros de bolides volés destinés au Maroc

Chouaib Sahnoun
La Guardia Civil a frappé un grand coup au port de Tarifa. À la veille de leur embarquement vers le Maroc, trente-trois voitures de luxe et deux motos, dérobées aux quatre coins de l’Europe, ont été interceptées par les autorités espagnoles. La valeur totale de cette cargaison illicite dépasse le million et demi d’euros.
Il s’agit d’une opération d’envergure menée par la section fiscale d’Algésiras, fruit du renforcement des contrôles frontaliers opéré ces deux derniers mois. Cette vigilance accrue a permis de démanteler un réseau bien organisé, spécialisé dans l’exportation de véhicules haut de gamme volés, souvent « maquillés » , faux papiers, plaques modifiées, identités usurpées , pour échapper aux radars douaniers.
Le parking de la Guardia Civil offre désormais l’image saisissante d’une concession de prestige improvisée. Parmi les véhicules saisis figurent notamment deux Mercedes AMG G63, un Audi RS Q8, deux Audi RS Q3 et deux Range Rover Sport. Des modèles récents, parfois quasi neufs, immatriculés seulement quelques mois auparavant.
Les enquêteurs ne se sont pas arrêtés là. Une fourgonnette chargée de trottinettes et de vélos électriques volés en France a également été saisie. En parallèle, quatre autres véhicules prêts à être expédiés vers le Maroc ont été localisés dans la province, confirmant l’ampleur et la structuration du trafic.
L’ingéniosité des trafiquants a cependant fini par se heurter à la coopération policière internationale. Un cas emblématique illustre le mode opératoire du réseau : celui d’une Audi RS4, estimée à 110 000 euros. Son conducteur, interpellé par les autorités, l’avait acquise en Allemagne en usurpant l’identité d’un citoyen espagnol décédé, se faisant passer pour un proche afin d’obtenir un financement bancaire. Grâce aux échanges entre services européens, d’autres tentatives similaires ont pu être déjouées à temps.
Au total, cinq personnes ont été arrêtées et une trentaine d’autres sont actuellement sous enquête pour des faits de vol, de recel et de falsification de documents. Les autorités ont d’ores et déjà pris contact avec les propriétaires légitimes afin d’engager les procédures de restitution.