Chouaib Sahnoun
Le Maroc continue de renforcer son statut de géant mondial de la sardine en conserve. Avec des volumes qui atteignent près de 15 000 tonnes sur certains marchés stratégiques , et plus de 150 000 tonnes exportées annuellement selon plusieurs rapports sectoriels ,le Royaume confirme une dynamique industrielle qui laisse la concurrence à la traîne.
Au cœur de cette réussite, un atout naturel majeur : la richesse exceptionnelle du littoral atlantique marocain, considéré comme l’un des plus productifs de la planète en ressources pélagiques. Cette abondance, couplée à une montée en puissance des unités de transformation à Safi, Agadir, Tan-Tan ou Laâyoune, a permis au Maroc de bâtir une véritable filière intégrée, de la pêche à l’exportation.
Les industriels marocains ont su moderniser les capacités de production, diversifier les gammes et imposer des standards de qualité qui séduisent les marchés européens, africains et asiatiques. Résultat : les conserves marocaines s’affichent aujourd’hui dans les rayons de dizaines de pays, souvent en position dominante.
Pourtant, derrière ces chiffres flatteurs, le secteur n’est pas exempt de préoccupations. Les professionnels alertent depuis plusieurs mois sur la baisse notable des débarquements, conséquence d’une pression accrue sur les stocks et de variations environnementales. Une situation qui interroge sur la soutenabilité d’un modèle fondé sur une ressource vulnérable.
Malgré ces signaux d’alerte, le Maroc conserve pour l’instant une longueur d’avance difficile à rattraper. Avec des acteurs structurés, une expertise reconnue et une capacité d’exportation robuste, le pays demeure le pilier mondial de la sardine en conserve, un marché où il dicte encore largement les règles.
