Algérie – Le régime des caporaux s’acharne : pourquoi un journaliste de 79 ans fait-il trembler toute une junte

1 ديسمبر 2025
Algérie – Le régime des caporaux s’acharne : pourquoi un journaliste de 79 ans fait-il trembler toute une junte

Chouaib Sahnoun
Quand un simple rappel historique suffit à affoler un pouvoir militaire aux abois.
Un vieux journaliste face à un régime paranoïaque
L’arrestation de Saïd Bouakba, 79 ans, est l’illustration parfaite d’un État qui a sombré dans la paranoïa totale.
Dans n’importe quel pays normal, on protège les journalistes âgés.
En Algérie, sous la férule des caporaux qui tirent les ficelles du pouvoir, on les jette en prison dès qu’ils prononcent une vérité dérangeante.

Le “crime” de Bouakba ?
Avoir rappelé ce que tout historien sérieux sait déjà :
l’Algérie indépendante a caché ses propres contradictions sur le Sahara oriental, et Ben Bella lui-même reconnaissait la marocanité historique de cette région avant 1962.
Un régime qui a peur de l’histoire… et surtout de la vérité
Ce n’est pas seulement un procès : c’est un aveu de faiblesse.
Un pouvoir sûr de lui ne tremble pas devant une interview.
Un pouvoir solide n’a pas besoin de transformer un vieil homme en ennemi public.
Mais le régime algérien vit dans une bulle idéologique fabriquée par des généraux qui :
*Ne supportent aucune remise en cause,
*Contrôlent les médias comme on gère une caserne,
*Manipulent la mémoire de la guerre d’indépendance pour légitimer leur éternelle présence.
Le passé, pour eux, n’est pas un objet d’étude : c’est une arme politique.
Et quiconque ose toucher à cette fabrique de mythes est immédiatement traité comme un “traître”.

Le tabou absolu : le Sahara oriental
Ce dossier est devenu une ligne rouge.
Un sujet interdit.
Une obsession qui révèle les complexes d’un régime qui sait parfaitement que la vérité historique ne joue pas en sa faveur.
Que Ben Bella ait reconnu le caractère marocain de cette région ?
Inacceptable.
Que des archives prouvent le caractère artificiel des frontières coloniales ?
Intolérable.
Alors on réécrit l’histoire.
On censure.
On menace.
Et on emprisonne ceux qui rappellent ce qui s’est réellement passé.
Une justice transformée en bras armé de la junte
Le ministère des Moudjahidine, véritable police de la mémoire, dépose une plainte.
Le juge d’instruction, parfaitement aligné, ordonne la détention immédiate.
Pas d’attente.
Pas de nuance.
Pas d’humanité, même pour un homme de presque 80 ans.
Le procès est fixé en urgence, comme dans les tribunaux militaires improvisés.
La défense aura quelques jours pour se préparer, pendant que la machine répressive se frotte les mains.
Bouakba paie pour tous les autres… et le régime veut faire un exemple
L’affaire rappelle celle de Boualem Sansal, emprisonné pour avoir dit exactement la même chose.
Le message est clair :
Quiconque touche au mythe officiel sera brisé.
Peu importe son âge.
Peu importe son statut.
Peu importe la vérité.
Le régime ne cherche pas à convaincre.
Il cherche à faire peur.

Une junte qui s’enfonce dans le ridicule
À force de traquer les journalistes, les écrivains, les historiens, les blogueurs, les opposants, les retraités, les internautes et maintenant les vieillards, le régime finit par se ridiculiser.
Il prétend défendre l’Algérie alors qu’il passe son temps à combattre… les Algériens eux-mêmes.
Il prétend protéger la mémoire alors qu’il l’étouffe.
Il prétend défendre les frontières alors qu’il réprime ceux qui les expliquent.

L’affaire Bouakba : un révélateur d’un pouvoir fragilisé
Cette affaire montre surtout ceci :
la junte n’a plus de confiance en elle-même.
Elle sait que son récit historique ne tient pas.
Elle sait que l’opinion publique n’y croit plus.
Elle sait que le mensonge est arrivé au bout de son utilité.
Alors elle s’accroche, comme tous les régimes en fin de course, à la seule chose qu’elle maîtrise encore :
La répression.
Un régime qui craint un homme de 79 ans ne peut pas durer
Quand un pouvoir tout entier tremble parce qu’un journaliste âgé a cité l’histoire, c’est qu’il a déjà perdu.

L’affaire Saïd Bouakba est plus qu’un scandale :
c’est un miroir.
Et ce miroir renvoie l’image d’un régime fragile, nerveux, obsédé par le contrôle, incapable d’assumer son propre passé.
Les caporaux ont voulu faire taire l’histoire.
Ils ont obtenu l’inverse : ils ont exposé leur peur.

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