Chouaib Sahnoun
Les routes marocaines sont devenues le théâtre quotidien d’un spectacle inquiétant : celui des motocyclistes qui défient le Code de la route au mépris de leur propre vie et de celle des autres. Slaloms entre les voitures, excès de vitesse, absence de casque… une réalité devenue presque banale, mais qui coûte cher en vies humaines
Face à cette situation alarmante, l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) durcit le ton. Un nouvel appareil, le speedomètre, permettra désormais de mesurer la vitesse maximale des cyclomoteurs. Objectif : mettre fin aux abus et rappeler que la route n’est pas une piste de course
Désormais, tout cyclomoteur dont la vitesse mesurée dépasse 58 km/h sera jugé non conforme. Le propriétaire s’expose à de lourdes amendes allant de 5 000 à 30 000 dirhams, à la confiscation du véhicule et, en cas de récidive, à une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an. Un arsenal juridique sévère, prévu par la loi n° 52.05, que NARSA entend appliquer sans concessions
Si cette mesure peut paraître répressive, elle est avant tout préventive. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 40 % des décès liés aux accidents de la route concernent des usagers de cyclomoteurs. Derrière ces statistiques, ce sont des drames familiaux, des parents, des enfants, des jeunes qui disparaissent trop tôt
Pourtant, une partie des motocyclistes continue de considérer la route comme un terrain de jeu. Ils oublient que rouler sans casque, doubler à l’aveugle ou bricoler un cyclomoteur pour le rendre plus rapide, c’est jouer avec la mort. La liberté de circuler ne doit jamais se transformer en permis de mettre les autres en danger
La NARSA n’agit donc pas par caprice. Elle rappelle que la sécurité routière est l’affaire de tous, et que le respect du Code de la route est une question de responsabilité collective. Sanctionner les contrevenants, c’est protéger les citoyens. Mais au-delà des radars et des amendes, c’est aussi un changement de mentalité qu’il faut instaurer : comprendre que le volant et le guidon exigent du respect, de la discipline et une conscience aiguë du risque
Parce qu’une vie perdue sur la route ne se remplace pas
