Chouaib Sahnoun
Le Parti de la Justice et du Développement (PJD), formation islamiste, intensifie ses efforts pour démettre Aziz Akhannouch de ses fonctions de chef du gouvernement. Ce dernier est accusé par ses détracteurs de se trouver en situation de conflit d’intérêts. La polémique a éclaté après l’attribution à une société de son groupe d’un marché public colossal : la construction de la plus grande station de dessalement d’eau de mer à Casablanca, pour un montant de 6,5 milliards de dirhams
Cette entreprise serait autorisée à revendre l’eau traitée à l’État au prix de 4,5 dirhams le mètre cube. Selon ses opposants, Akhannouch aurait présidé personnellement la séance décisive ayant conduit à l’octroi de ce marché à sa société, une démarche en violation des réglementations en vigueur. Ils l’accusent d’avoir abusé de son autorité pour influencer l’issue du processus en faveur de son groupe
Bien qu’Akhannouch affirme s’être désengagé de la gestion de ses entreprises depuis sa nomination comme chef du gouvernement, il demeure l’actionnaire principal de son groupe. Ses détracteurs soutiennent que ce statut suffit à établir un conflit d’intérêts
Avec en ligne de mire les prochaines élections législatives, le PJD, mené par un Abdelilah Benkirane en quête de revanche, mobilise médias et opinion publique pour amplifier la controverse. Le parti promet d’exploiter tous les leviers constitutionnels pour porter l’affaire devant le Parlement et les tribunaux
L’année 2025 s’annonce explosive sur le plan politique. Si la situation venait à se détériorer davantage, ce marché controversé pourrait être annulé, ouvrant la voie à de nouvelles négociations