La Mafia des Petits Taxis : Quand l’Incivisme Détruit le Service Public

28 سبتمبر 2025
La Mafia des Petits Taxis : Quand l’Incivisme Détruit le Service Public

 

Chouaib Sahnoun
Au Maroc, la colère monte face à une dérive devenue quasi-systématique : celle des petits taxis. Loin de leur mission première, assurer un service de transport accessible et encadré, une partie de leurs chauffeurs se comportent comme une véritable mafia urbaine, dictant leurs règles en toute impunité
Dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat, Marrakech ou Agadir, les témoignages s’accumulent : refus de prendre des clients marocains, préférence pour les touristes jugés plus « rentables », tarifs gonflés, refus d’allumer le compteur, ou encore sélection arbitraire des destinations. Aux heures de pointe, le phénomène se transforme en cauchemar pour les habitants des quartiers populaires ou périphériques, condamnés à mendier un service qui devrait pourtant leur être garanti
Ces comportements antiprofessionnels nuisent gravement à l’image de nos villes, en particulier celles à vocation touristique , dénonce Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur. Selon lui, les pratiques illégales des chauffeurs entachent non seulement la réputation du pays auprès des visiteurs étrangers, mais bafouent également les droits fondamentaux des citoyens marocains
Les tarifs des taxis sont pourtant clairs : encadrés par la loi et fixés par des arrêtés préfectoraux. Mais sur le terrain, ces règles sont régulièrement contournées au profit de tarifs arbitraires, imposés au gré de l’humeur ou de la cupidité du chauffeur. L’absence d’un réel contrôle, doublée d’une faible présence policière dans les stations et sur les grands boulevards, laisse place à un désordre organisé qui ressemble de plus en plus à un système mafieux
Face à cette dérive, Kherrati appelle à une réforme structurelle urgente : formation obligatoire des chauffeurs, mise en place d’outils numériques pour contrôler les courses et les tarifs, et surtout, une présence accrue des autorités pour sanctionner les contrevenants. Sans fermeté, prévient-il, ce secteur continuera de fonctionner comme une zone de non-droit
Pourtant, certains syndicats défendent le secteur, rejetant ce qu’ils qualifient de campagne de diffamation . Ils rappellent que de nombreux chauffeurs exercent leur métier avec sérieux et respect, et que les cas de fraude, largement relayés par les réseaux sociaux, ne doivent pas occulter la majorité silencieuse. « Les autorités disposent déjà des outils nécessaires pour encadrer les infractions. Plutôt que de généraliser, il faut sanctionner les individus fautifs », plaide le secrétaire général de l’Union démocratique marocaine du travail
Reste que pour l’usager quotidien, la réalité est bien différente : humiliation, arnaques et refus de service rythment l’expérience des petits taxis. Tant que les autorités ne passeront pas des paroles aux actes, les citoyens continueront à subir la loi de la jungle imposée par une minorité de chauffeurs inciviques, transformant un service public en véritable terrain d’abus

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