Chouaib Sahnoun
Un séisme politique et judiciaire secoue la Cinquième République française
Jeudi dernier, un tribunal français a condamné l’ancien président Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme pour corruption et association de malfaiteurs, dans le cadre d’un dossier explosif de financement illégal de sa campagne électorale de 2007
L’enquête a révélé que l’ex-chef de l’État avait bénéficié de millions d’euros versés par le colonel libyen Mouammar Kadhafi, transportés discrètement à Paris dans des valises pour alimenter sa campagne présidentielle. À ces accusations s’ajoutent des soupçons de dissimulation et de détournement de fonds publics, qui ont durablement terni son image politique
Avec ce verdict, Nicolas Sarkozy devient le premier président français de la Cinquième République à être condamné à une peine de prison ferme. Un symbole fort qui confirme l’indépendance de la justice française, même face aux plus hauts responsables politiques. Bien que la défense ait annoncé son intention de faire appel, le jugement marque déjà un tournant dans l’histoire politique et judiciaire de la France
Le contraste qui interroge
Si en France, la justice ose poursuivre et condamner un ancien président, la comparaison est amère dans d’autres pays où des responsables soupçonnés d’avoir dilapidé des milliards de fonds publics continuent d’échapper à toute sanction. Pire, certains osent encore donner des leçons de transparence et de patriotisme, ou se préparer à briguer de nouvelles responsabilités politiques
Cette affaire illustre avec force qu’une démocratie ne se juge pas seulement à travers ses institutions politiques, mais aussi par la capacité de sa justice à rester indépendante, impartiale et insensible aux pressions