Chouaib Sahnoun
Quatre ans et demi à festoyer, et soudain… l’austérité
Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, semble avoir découvert, à quelques encablures de la fin de son mandat, que l’argent public n’est pas une fontaine magique jaillissant des poches sans fond des contribuables. Eureka !
Lors de la présentation des orientations pour le Projet de Loi de Finances 2026, le Premier ministre improvisé en comptable modèle a grondé ses ministres : Stop aux dépenses inutiles ! Fini les études hors de prix qui finissent dans un tiroir poussiéreux, les conférences où l’on sert plus de petits fours que d’idées, les voyages officiels qui ressemblent étrangement à des vacances cinq étoiles, et les campagnes de communication où l’autosatisfaction coule à flot comme le champagne.
On nous parle même de limiter les factures de fleurs et de chocolats. Car oui, au pays de l’austérité tardive, les roses et les pralines peuvent coûter plus cher qu’un centre de santé rural.
Mais soyons sérieux : qui croit encore à ce soudain sursaut de vertu ? Pourquoi attendre la dernière loi de finances pour jouer les redresseurs de torts ? C’est comme si un élève paresseux passait son année à sécher les cours et, la veille du bac, se mettait à réviser frénétiquement pour convaincre ses parents qu’il a toujours été studieux.
Ce gouvernement, à l’image de ses prédécesseurs, aura excellé dans l’art du train de vie ministériel version luxe, calme et volupté, bien loin des réalités du Maroc profond. Et maintenant, pour se racheter une image, on nous sert un discours de rigueur budgétaire, en espérant que le public ,et surtout les électeurs , oublieront quatre années de gaspillages et de conflits d’intérêts.
Pendant ce temps, on prépare le tapis rouge pour les grands événements sportifs, vitrine flamboyante d’un pays qui rêve de briller à l’international… mais qui trébuche toujours sur la marche la plus simple : celle de la bonne gouvernance.
En somme, le message du chef du gouvernement pourrait se résumer ainsi : “Après avoir vidé la caisse, serrons la ceinture… des autres.”